Interrogés par la presse locale vendredi, des experts de l'Université d'Etat de Saint-Pétersburg ont minimisé les possibles répercussions de l'implication russe dans la crise ukrainienne sur l'économie russe.
En ce qui concerne les menaces de sanctions des pays occidentaux, Vladimir Golovatiouk, professeur agrégé d'économie, a argué que "toute sanction prise à l'encontre de la Russie aurait aussi un effet boomerang sur ses partenaires". A l'appui de son propos, il a pointé la forte interdépendance économique existant entre la Russie et ses principaux partenaires européens, notamment l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie.
M. Golovatiouk a également appelé au calme, alors que les spéculations contre le rouble ont entraîné de fortes fluctuations des cours ces derniers jours.
"Une fois que le gouvernement et la banque centrale russes auront pu neutraliser cette activité spéculative, l'effet global sera minime", prévoit le professeur. Il a souligné que les relations économiques entre la Russie et l'Ukraine étaient déjà en déclin continu avant que ne survienne la crise, la part de l'Ukraine dans le chiffre d'affaires total du commerce russe étant passée de 5,4% à 4,7% en 2013.
"Dans ce contexte, je ne pense pas que les récents événements en Ukraine marqueront un tournant, et encore moins une catastrophe, pour l'économie russe", a estimé M. Golovatiouk.
De son côté, Kirill Tchistiakov, professeur à l'Université d'Etat et vice-président de la Société de géographie russe, a fait valoir que seul l'octroi d'une autonomie régionale importante permettrait à l'Ukraine de sortir sans heurts de sa crise politique et économique.
"L'Ukraine ne peut s'en tirer, de mon point de vue, que sur la base du fédéralisme, avec un fort degré d'autonomie régionale. Mais cette position est rejetée par l'Occident et le centre de l'Ukraine", a-t-il dit.