La Russie a interdit jeudi l'entrée sur son territoire à une liste de politiciens américains, dans une sorte de prêté pour un rendu suite aux sanctions de Washington.
D'après un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, la liste comprend les 9 responsables politiques suivants : Caroline Atkinson, conseillère adjointe à la sécurité nationale ; Daniel Pfeiffer, conseiller principal à la sécurité nationale et assistant du président Barack Obama ; Benjamin Rhodes, assistant de Barack Obama ; John Boehner, président de la Chambre des représentants ; Harry Reid, chef de la majorité démocrate au Sénat ; Robert Menendez, président de la commission des Affaires étrangères au Sénat, et les sénateurs Mary Landrieu, Daniel Coats et John McCain.
La liste arrive trois jours après que les Etats-Unis eurent imposé des sanctions contre au moins sept hauts responsables et députés russses, suite à la reconnaissance du référendum de dimanche en Crimée, où le rattachement à la Russie a reçu un soutien massif de la population de la péninsule.
Moscou n'a cessé de prévenir que "le recours aux sanctions est une arme à double tranchant" qui frappera à son tour les Etats-Unis, selon le communiqué.
"On peut aimer ou ne pas aimer une telle décision, mais c'est la réalité avec laquelle il fait traiter", indique le communiqué, ajoutant: "notre réponse à tout acte hostile sera adéquat".
Jeudi également, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué que Moscou était perplexe devant la liste américaine des personnes sanctionnées.
"On peut déjà dire que nous sommes extrêmement déconcertés par la présence de certains noms sur la liste (...) la pratique même qui consiste à faire apparaître quelque liste que ce soit est inacceptable pour nous", a-t-il lancé aux journalistes.
Par ailleurs, M. Peskov a indiqué que Moscou étudiait toujours la liste afin de "comprendre exactement à quoi correspondent ces sanctions".
Au cours de négociations séparées jeudi avec le président russe Vladimir Poutine et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé sa "vive préoccupation" au sujet de la prise de bases militaires ukrainiennes et du référendum en Crimée, ont indiqué les médias locaux.
Notant que la situation actuelle concernant l'Ukraine était décevante et inquiétante, M. Ban a rappelé qu'il était nécessaire d'établir un dialogue ouvert et constructif entre Moscou et Kiev.