A la veille de son discours de politique générale qu'il prononcera mardi au Parlement, le Premier ministre français Manuel Valls peaufine le contenu de son allocution et poursuit les consultations en vue de s'assurer la confiance des députés.
"Il me faudra apporter des précisions, je prononcerai un discours concret. Les grands axes du pacte de responsabilité et les grandes orientations budgétaires seront présentés", a confié ce week-end le nouveau Premier ministre au Journal du dimanche (JDD).
Appuyé par son équipe de communication, M. Valls apporte les dernières retouches à son discours, tout en précisant qu'"il ne s'agit pas de faire un discours-programme". "Nous devons répondre à l'urgence économique et à l'urgence sociale. Je veux aller à l'essentiel, créer les conditions de la confiance", explique-t-il au JDD.
"Le sentiment d'injustice est très prégnant, les ravages de la hausse des impôts depuis quatre ans sont très importants. Les Français en ont assez du trop-plein d'impôts, c'est frappant dans les classes moyennes et chez ceux qui se sont retrouvés imposables pour la première fois", confie le Premier ministre.
Le nouveau chef du gouvernement, investi mardi dernier, a reçu dimanche cinq des 86 parlementaires socialistes (majorité) qui ont menacé de ne pas lui accorder leur confiance. Tous sont signataires du "contrat de majorité", qui vise à peser sur la politique gouvernementale.
Le Premier ministre "les a écoutés en fin d'après-midi pendant près d'une heure lui rappeler leur demande de réorientation de la politique européenne, leurs interrogations sur le pacte de responsabilité et enfin sur la nécessité d'améliorer la coordination entre le gouvernement et le Parlement", rapporte lundi le journal Le Parisien.
"Il s'est montré attentif", a confié le député socialiste Laurent Baumel, cité par Le Parisien et présent lors de la consultation.
"Hier soir, la plupart des députés signataires du texte assuraient qu'ils voteraient bien la confiance à Valls", explique le journal.
"Ne pas voter pourrait déclencher la dissolution, et là, on a tous à y perdre", a reconnu un élu qui a signé l'appel, toujours selon Le Parisien.
Manuel Valls entend également convaincre les parlementaires écologistes de lui accorder leur confiance. Il les recevra lundi après-midi pour de nouvelles consultations.
La semaine dernière, le parti écologiste a décidé par vote de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls.
"Malgré leur position, le Premier ministre est toujours dans une volonté de dialogue", a déclaré au Parisien l'un des fidèles du Premier ministre, le sénateur Luc Carvounas.
"S'ils restent dans la majorité en votant la confiance, ils seront associés. Plus la majorité est large, plus on sera efficace", affirme Manuel Valls au JDD.