Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que la décision d'intégration de la Crimée avait été prise à la suite d'un examen approfondi de l'opinion de la population de la péninsule.
"Je n'ai pris la décision finale qu'une fois que le sentiment de la population (en Crimée) est apparu clairement", a dit M. Poutine aux responsables du Front populaire panrusse (FPP).
Il a affirmé que le Kremlin ne s'était pas préparé à l'avance à une telle évolution de la situation, et que personnellement il ne connaissait pas de façon certaine le sentiment de la population criméenne à ce moment-là.
Toutefois, M. Poutine a reconnu que Moscou avait "d'abord mené en secret un sondage sociologique" en Crimée, qui avait montré que 80 % des habitants avaient une préférence pour un rattachement à la Russie. Après que la tenue du référendum a été annoncée, le pourcentage est devenu encore plus élevé, a-t-il ajouté.
"C'étaient des chiffres surprenants", a souligné M. Poutine, qui a poursuivi en disant que la Russie n'aurait pas agi de façon aussi affirmée qu'elle l'avait fait si le Kremlin n'avait pas su de façon certaine quelles étaient les aspirations des habitants de Crimée.
Ces propos du président constituent une réponse aux médias russes et étrangers qui ont affirmé que le Kremlin avait planifié l'annexion de la Crimée depuis longtemps et avait en sous-main plusieurs plans.
M. Poutine a signé le 18 mars une loi ratifiant l'accession de la Crimée à la Russie.
Le président a indiqué qu'il avait prévu de rencontrer prochainement les responsables de Sébastopol et de la Crimée. D'ici quelques années, la région pourrait bien s'en sortir du point de vue financier, a-t-il estimé.
La Crimée, qui jouissait depuis 1992 du statut de république autonome au sein de l'Ukraine, a organisé un référendum à la mi-mars lors duquel une très grande majorité des habitants se sont déclarés favorables à un rattachement de leur région à la Russie. L'Ukraine, comme la plupart des pays, n'ont toutefois pas reconnu les résultats de ce référendum.