Le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine ont exprimé lundi des points de vue très différents sur l'escalade des troubles dans l'est de l'Ukraine.
Lors d'une conversation téléphonique avec M. Poutine à la demande de Moscou, M. Obama a exprimé ses "profondes préoccupations" quant au soutien offert par la Russie aux actions des groupes armés pro-russes et appelé le président russe à convaincre ces groupes de quitter les bâtiments dont ils ont pris le contrôle en Ukraine, et à retirer les troupes russes de la frontière avec l'Ukraine pour désamorcer les tensions, a rapporté la Maison Blanche.
Toutefois, M. Poutine a rejeté toute implication de Moscou dans les affaires intérieures de l'Ukraine et demandé à Washington d'utiliser son influence pour empêcher une effusion de sang dans le pays.
"La partie russe a souligné que les manifestations à Donetsk, Lugansk, Kharkov, Slaviansk et dans d'autres villes du sud-est de l'Ukraine étaient le résultat du manque de volonté et de capacité des dirigeants à Kiev de tenir compte des intérêts de la population russe et russophone", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
"Le président Poutine a appelé Barack Obama à faire tout son possible (...) pour prévenir le recours à la force et l'effusion de sang", a souligné le Kremlin.
Lors de la conversation téléphonique, le président américain a salué les efforts de Kiev pour unifier le pays en organisant des élections présidentielles le 25 mai.
Toutefois, M. Poutine a indiqué que Kiev devrait concentrer ses efforts pour engager toutes les régions et forces politiques en Ukraine dans l'élaboration d'une nouvelle constitution.
Néanmoins, les deux dirigeants ont convenu de continuer à rechercher des moyens diplomatiques pour influencer la situation, avant la réunion internationale sur l'Ukraine prévue le 17 avril à Genève, en Suisse.
Une nouvelle vague de troubles a frappé l'est de l'Ukraine le week-end dernier, lorsque des militants pro-Moscou ont pris le contrôle de plusieurs bâtiments gouvernementaux dans les villes de Donetsk, Lugansk et Kharkov, demandant un référendum sur l'autonomie et des relations plus étroites avec la Russie.
Les puissances occidentales ont soutenu le gouvernement de Kiev et menacé d'imposer de nouvelles sanctions contre la Russie.