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Hollande : "Sortir de l'Europe, c'est sortir de l'Histoire"

( Xinhua )

10.05.2014 à 10h30

A deux semaines des élections européennes, le président français François Hollande défend dans une tribune publiée jeudi par le quotidien Le Monde le projet européen, opposant au repli national une "Europe de la volonté".

A l'Europe de la dilution, "j'oppose l'Europe de la volonté. Celle qui agit là où on l'attend, qui clarifie ses modes de décision, allège ses procédures, avance plus vite avec les pays qui le veulent, se concentre sur les défis à venir", déclare dans sa tribune le président français.

"Pourtant aujourd'hui, cette union est menacée. A la faveur de la crise économique, dans plusieurs pays et en France même, des forces cherchent à la défaire en spéculant sur la déception, en misant sur le découragement, en exhumant les peurs".

Le chef de l'Etat dénonce notamment le souhait affiché par certains partis politiques d'abandonner l'euro et met en garde contre un tel projet.

"La fin de l'euro, c'est une austérité implacable. La fin de l'euro, c'est la disparition de la solidarité financière, c'est une monnaie livrée à la merci des spéculateurs", estime-t-il, ajoutant que l'isolement est "un piège" qui mène au "déclin national".

Le président français va même plus loin en déclarant que "sortir de l'Europe, c'est sortir de l'Histoire" et que "la France a besoin de l'Europe, comme l'Europe a besoin de la France".

Certes, "l'Union déçoit", note le chef de l'Etat. "Elle révèle son impuissance face à un chômage qui sévit depuis tant d'années (...) Elle est à la peine avec ses institutions et ses règles compliquées. Elle est décalée quand ses injonctions exigent des sacrifices au lieu de renforcer les protections".

En contre-modèle, M. Hollande préconise une Europe qui, à partir de la zone euro, "redonne de la force à l'économie, met fin à l'austérité aveugle, encadre la finance avec la supervision des banques, fait de son grand marché un atout dans la mondialisation et défend sa monnaie contre les mouvements irrationnels".

"Cette Europe, nous avons commencé à lui donner une réalité depuis deux ans", note-t-il, soulignant que "la spéculation qui menaçait l'unité de la zone euro a été repoussée, les taux d'intérêt sont à leur plus bas niveau historique".

Et le président de rappeler que "l'union bancaire a été introduite, évitant tout risque pour les épargnants et les contribuables" et que "l'enjeu de la croissance a été réaffirmé avec l'emploi des jeunes comme priorité". Mais il se dit également "conscient que l'Europe doit aller beaucoup plus loin pour retrouver la confiance".

Pour finir, le président français appelle les électeurs à aller voter le 25 mai aux élections européennes.

"Le 25 mai prochain, chacun sera appelé à se prononcer sur la voie à suivre. Le résultat de ce scrutin déterminera la direction que l'Europe prendra pour les cinq prochaines années, et les responsables qui l'incarneront", souligne-t-il, indiquant également que "pour la première fois, les électeurs, par leur vote, désigneront le futur président de la Commission européenne".

"Il s'agit, ni plus ni moins, de décider du sort de notre continent, de son rôle dans le monde, du modèle de société que nous voulons promouvoir. La France veut plus que le progrès de l'Europe. Elle veut l'Europe du progrès", conclut M. Hollande.

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