Six Etats membres de l'Union européenne (UE) sont repassés sous le seuil de 3% concernant la part du déficit public dans le produit intérieur brut (PIB), a annoncé lundi la Commission européenne.
Il s'agit de l'Autriche, de la Belgique, de la République tchèque, du Danemark, des Pays-Bas et de la Slovaquie. Ils ont rejoint 11 autres Etats membres pour atteindre le critère du pacte de stabilité et de croissance, établi par l'UE pour résoudre la crise de la dette. Auparavant, l'Allemagne, la Bulgarie, l'Estonie, la Finlande, la Hongrie, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Roumanie et la Suède ne faisaient pas l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs (PDE).
Selon la Commission européenne, pas moins de 24 Etats membres des 28 faisaient l'objet d'une telle procédure au printemps 2011.
La PDE vise à pousser les Etats membres à corriger des écarts excessifs en matière de politique budgétaire. Il existe en effet deux grandes valeurs de référence : 3% du PIB pour le déficit public, et 60% du PIB pour la dette publique brute. Pour assurer la correction des déficits excessifs, les Etats membres qui font l'objet d'une PDE se voient adresser des recommandations qu'ils sont censés respecter dans un délai donné.
Dans ses recommandations par pays de l'année 2014 publiées lundi, la Commission européenne a noté le retour de la croissance dans la plupart des pays touchés par la crise. L'assainissement des finances publiques se poursuit et les réformes portent leurs fruits, l'Irlande a achevé son programme d'assistance financière en décembre 2013, l'Espagne en janvier 2014 et le Portugal en mai 2014, a ajouté la Commission européenne.
Elle a aussi préconisé la poursuite des réformes économiques structurelles d'ici deux ans, pour renforcer les conditions nécessaires à une croissance durable et à la création d'emplois dans une économie d'après-crise.
La crise a eu une incidence grave et durable sur le niveau du chômage dans l'UE. En 2013, celui-ci était très élevé (10,8%), avec des écarts allant de 4,9% en Autriche à 27,3% en Grèce. La situation est particulièrement inquiétante pour les jeunes. Leur taux de chômage a considérablement augmenté, de 15,8% à 23,4% entre 2008 et 2013, et est actuellement près de 2,5 fois supérieur à celui des adultes.
La Commission européenne a insisté, entre autres, sur la réduction de la dette publique qui avait augmenté considérablement depuis 2008 en raison de la crise, en particulier en Belgique, en Irlande, en Grèce, en Espagne, en Italie, à Chypre et au Portugal, où elle dépasse encore 100% du PIB. "Il importera toutefois, parallèlement à la réduction de la dette, de préserver les dépenses favorables à la croissance dans des domaines tels que l'éducation, la recherche, l'infrastructure ou l'innovation", a indiqué la Commission européenne.