Le grand mufti d'Arabie saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh. |
Nombreux sont les érudits musulmans, voire certains hauts religieux, qui dénoncent depuis longtemps les mouvements islamiques, dont ils estiment au mieux qu'ils interprètent mal, au pire qu'ils violent ou détournent les principes de leur religion. Aujourd'hui, c'est une des principales autorités de l'islam en Arabie Saoudite qui les critique sans la moindre ambiguïté.
C'est en effet rien moins que le grand mufti d'Arabie saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh, qui a dénoncé mardi, avec la plus extrême vigueur, les djihadistes de l'Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda, les qualifiant rien moins d'« ennemis numéro un de l'islam ».
« Les idées d'extrémisme, de radicalisme et de terrorisme (...) n'ont rien à voir avec l'islam et (leurs auteurs) sont l'ennemi numéro un de l'islam », a-t-il décrété dans un communiqué, allant même jusqu'à citer nommément l'Etat islamique en Irak et au Levant et Al-Qaïda.
Poursuivant sa charge contre les extrémistes, Abdel Aziz Al-Cheikh a ajouté que « Les musulmans sont les principales victimes de cet extrémisme, comme en témoignent les crimes perpétrés par le soi-disant Etat islamique, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont liés », citant au passage, peut-être à titre d'avertissement, un verset du Coran appelant à « tuer » les auteurs d'actes préjudiciables à l'islam.
Cette prise de position du sommet de la hiérarchie religieuse d'Arabie Saoudite, pays sunnite qui applique pourtant une version particulièrement rigoriste de l'islam, reflète l'hostilité des milieux religieux de ce pays envers les djihadistes de l'Etat islamique, connus pour leur extrême brutalité.