D’après le général américain Phillip Breedlove, commandant des forces de l'OTAN en Europe, des troupes russes et du matériel seraient entrés en Ukraine, dont la partie Est est toujours en proie à l'agitation après des mois de violence. Pour leur part, les responsables russes ne cessent de démentir que leur armée soit entrée dans les régions disputées de l'Ukraine.
De son côté, l'Ukraine a annoncé mercredi se préparer au combat en réaction à une concentration de troupes russes dans l'Est séparatiste prorusse, qui fait craindre une guerre ouverte après deux mois de trêve fragile. Face aux dangers d’escalade militaire, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence à 19h30 GMT pour discuter de la crise ukrainienne et entendre des représentants de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui a été chargée d'observer l'application du cessez-le-feu conclu en septembre entre Kiev et les séparatistes.
Si la Russie dément formellement les paroles du General Breedlove, à Kiev, le ministre de la Défense Stepan Poltorak a pour sa part souligné que la tâche primordiale était de « se préparer au combat », disant avoir observé un renforcement des insurgés ainsi que de la Russie , et ajoutant qu’il s’attendait « à des agissements imprévisibles de leur part ».
Le gouvernement ukrainien a annoncé mercredi le renforcement de la sécurité autour de Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov que les rebelles avaient désigné comme étant leur prochaine cible. Des mouvements de convois militaires auraient été observés près de Novoazovsk, ville proche de Marioupol et qui pourrait servir de base à une éventuelle offensive des insurgés sur le port.
Cette escalade a des répercussions sur l'économie ukrainienne déjà fort mal en point. La banque centrale du pays a ainsi annoncé jeudi l’augmentation de son taux directeur à 14% contre 12,5% auparavant en déplorant « les attentes négatives » des marchés dues à « l'absence d'une désescalade » et la dévaluation de la monnaie nationale, la hryvnia.
Pour sa part, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a appelé la communauté internationale à « cesser de souffrir de daltonisme géopolitique », jugeant que l'Occident n'avait pas été assez ferme, mais mardi, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué que l'Union européenne ne prévoyait pas de nouvelles sanctions contre la Russie, mis à part la possibilité d'allonger la liste des responsables ukrainiens prorusses visés par les sanctions existantes.