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Les parlementaires britanniques demandent à Theresa May de renégocier l'accord de Brexit

Xinhua | 31.01.2019 08h31

Plusieurs options restent encore possibles pour le Brexit, tandis que la Première ministre britannique Theresa May a été chargée par la Chambre des communes de renégocier l'accord de retrait de l'Union européenne (UE).

Mardi soir, Mme May a remporté plusieurs votes à la Chambre des communes avec une faible majorité, et les parlementaires l'ont chargée de retourner à Bruxelles pour renégocier l'accord de retrait qu'ils avaient rejeté au début du mois.

"Les parlementaires ont décidé qu'ils voulaient que Mme May et l'UE modifient la clause du filet de sécurité irlandais", a indiqué Alan Wager, membre du groupe de réflexion indépendant "Le Royaume-uni dans une Europe en plein changement", au cours d'une interview exclusive accordée à Xinhua.

"Ils disent que cette clause laisse le Royaume-Uni trop étroitement lié à l'UE, et l'oblige à continuer à suivre les règles de l'Union ; ils veulent que le Royaume-Uni soit plus libre vis-à-vis des règles de l'UE", a-t-il expliqué.

L'accord de retrait contient en effet une clause dite du "Filet de sécurité", qui vise à maintenir une frontière ouverte entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

"Ce que les parlementaires qui soutiennent Mme May veulent, c'est quelque chose qui garantirait que l'UE et le Royaume-Uni ne puissent pas rester indéfiniment prisonniers de cet accord sur la frontière de l'Irlande du Nord", a indiqué M. Wager.

"L'UE est réticente à céder sur ce point, mais quelqu'un va être obligé de céder, que ce soit l'UE ou le gouvernement britannique", a-t-il ajouté.

La question du filet de sécurité irlandais est précisément la question qui avait déjà fait dérailler l'accord de retrait négocié par Mme May, et elle pourrait bien le faire à nouveau.

Mais Mme May devra d'abord persuader les dirigeants de l'UE de rouvrir les négociations. Bruxelles a cependant déjà exprimé sa réticence à renégocier l'accord déjà conclu avec Mme May.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a déclaré peu après le vote de mardi soir que l'accord de retrait n'était "pas ouvert à une renégociation".

"Nous maintenons l'accord que nous avons déjà négocié avec le Royaume-Uni", a quant à lui affirmé Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE pour le Brexit.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a lui aussi déclaré mercredi que l'accord de retrait actuel était "le seul et le meilleur accord possible".

M. Wager a estimé que Mme May allait avoir du mal à satisfaire les parlementaires en obtenant des concessions de la part de l'UE, alors même que les dirigeants de l'UE semblent catégoriquement opposés à une renégociation.

"On dirait donc que même si Mme May dispose d'une majorité au parlement - ce qu'elle n'avait pas il y a deux semaines - elle va maintenant devoir revenir vers l'UE et reprendre les négociations. Il lui sera très difficile de trouver un compris qui soit à la fois soutenu par l'UE et par ses propres députés", a-t-il indiqué.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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