Dernière mise à jour à 09h02 le 22/01
A la veille du Forum de Davos, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a exhorté lundi les décideurs politiques à s'attaquer aux disparités "honteuses" en matière de dépenses publiques consacrées à l'éducation.
Alors que les ministres de l'éducation sont actuellement réunis au Forum mondial sur l'éducation à Londres et que les dirigeants du monde se retrouveront à partir de mardi à Davos (Suisse) pour le Forum économique mondial, l'UNICEF a tenu à leur rappeler une triste évidence: près d'une adolescente sur trois dans les ménages les plus pauvres du monde n'a jamais été à l'école.
La pauvreté, la discrimination due au sexe, le handicap, l'origine ethnique, la langue d'enseignement, l''éloignement géographique des écoles et la médiocrité des infrastructures. Ces facteurs sont autant d'obstacles qui continuent d'empêcher les enfants les plus pauvres d'accéder à une éducation de qualité. Pour l'UNICEF, l'exclusion à chaque étape de l'éducation perpétue la pauvreté et est un facteur déterminant d'une crise mondiale de l'apprentissage.
Dans un nouveau rapport, l'agence onusienne met en évidence de grandes disparités dans la répartition des dépenses publiques d'éducation. Un financement limité et inégalement réparti se traduit par trop d'élevés par classe, des enseignants mal formés, un manque de matériel éducatif et une infrastructure scolaire médiocre. Une telle situation engendre des conséquences négatives sur la fréquentation scolaire, l'inscription des enfants et leur apprentissage, prévient le Fonds.
"Partout, les pays manquent à leurs engagements envers les enfants les plus pauvres du monde et, ce faisant, échouent eux-mêmes", a déploré Henrietta Fore, la directrice exécutive de l'UNICEF, dans un communiqué.
"Tant que les dépenses publiques d'éducation seront biaisées de manière disproportionnée en faveur des enfants des ménages les plus riches, les plus pauvres auront peu d'espoir d'échapper à la pauvreté, d'acquérir les compétences dont ils ont besoin pour être compétitifs et réussir dans le monde d'aujourd'hui et contribuer aux économies de leur pays", a souligné la haute responsable onusienne.
Le rapport de l'UNICEF "intitulé Lutter contre la crise de l'apprentissage : un besoin urgent de mieux financer l'éducation des enfants les plus pauvres" examine la situation dans 42 pays pour lesquels des données sont disponibles. Le document conclut que l'éducation des enfants des 20% des ménages les plus riches dans le monde représente le double du financement de l'éducation des enfants des 20% des ménages les plus pauvres.
Le rapport note que le manque de ressources disponibles pour les enfants les plus pauvres aggrave une "crise d'apprentissage paralysante", car les écoles ne fournissent pas une éducation de qualité à leurs élèves.