Dernière mise à jour à 09h27 le 04/06
Les facteurs contribuant à la corruption transnationale devenant de plus en plus complexes, les Nations Unies ont lancé jeudi une initiative visant à "donner les moyens à tous les pays" de trouver des solutions pratiques et de meilleurs outils pour suivre, enquêter et poursuivre ce fléau.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dit lors de la toute première session spéciale de l'Assemblée générale contre la corruption, par le biais d'un message vidéo, qu'avant la pandémie de COVID-19, les pays du monde entier avaient été "secoués par d'énormes manifestations antigouvernementales".
"La corruption était l'un des principaux griefs des manifestants. Nous pouvons être sûrs que ces manifestants nous observent de près maintenant, alors que des billions de dollars sont investis dans la relance", a-t-il ajouté.
La corruption est souvent systématique et organisée, un crime qui traverse les frontières et "trahit les peuples et les démocraties", a poursuivi le chef de l'ONU.
"Elle vole des milliers de milliards de dollars aux populations du monde entier, généralement à celles qui en ont le plus besoin, en détournant des ressources destinées au développement durable", a-t-il ajouté.
Lorsque les puissants s'en tirent à bon compte, les citoyens perdent confiance dans les institutions qui les gouvernent et les démocraties sont affaiblies par le cynisme et le désespoir.
"Il est essentiel de renverser la vapeur contre la corruption si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable, promouvoir la paix et protéger les droits de l'homme", a martelé le chef de l'ONU.
M. Guterres a souligné la nécessité de redynamiser l'engagement politique en faveur de la lutte contre la corruption, de renforcer la coopération internationale pour récupérer les avoirs volés et d'empêcher les criminels de trouver des refuges à l'étranger pour eux-mêmes et leurs fonds.
Il a qualifié la création du Réseau opérationnel mondial des autorités chargées de l'application des lois contre la corruption, ou Réseau GlobE, de "pas dans la bonne direction".
"Le réseau permettra aux autorités chargées de l'application des lois de naviguer dans les processus juridiques par le biais d'une coopération informelle au-delà des frontières, ce qui contribuera à renforcer la confiance et à traduire en justice les personnes coupables de corruption", a expliqué le chef de l'ONU.