Dernière mise à jour à 08h53 le 13/04
Le "grand fossé financier" entre pays riches et pays pauvres, notamment face à la pandémie de COVID-19, représente un obstacle majeur au développement durable, selon un rapport de l'ONU.
Le "Rapport 2022 sur le financement du développement durable : combler le fossé financier", qui a été publié mardi, constate que si les pays riches ont pu soutenir leur redressement économique post-pandémique en empruntant des sommes record à des taux d'intérêt extrêmement bas, les pays les plus pauvres ont quant à eux dépensé des milliards pour rembourser leurs dettes, ce qui les a empêché d'investir dans le développement durable.
(Xinhua/Xie E)
En moyenne, les pays en développement les plus pauvres paient 14 % de leurs revenus pour rembourser les intérêts de leur dette, soit près de quatre fois plus que les pays développés, qui n'y consacrent que 3,5 % de leurs revenus. A l'échelle mondiale, de nombreux pays en développement ont été contraints de réduire les budgets de l'éducation, des infrastructures et d'autres dépenses en capital en raison de la pandémie, indique le rapport.
Alors que de nombreux pays développés ont connu une reprise économique rapide après le choc pandémique de 2021, les pays en développement n'ont pas encore regagné le terrain perdu. Dans un pays en développement sur cinq, le PIB par habitant ne retrouverait pas les niveaux de 2019 avant la fin de 2023, et ce sans même tenir compte des retombées de la guerre en Ukraine, selon le rapport.
Le choc pandémique a plongé 77 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté en 2021, note le rapport.
A moins que la communauté internationale ne change de cap, cette divergence persistera, et pourrait même s'intensifier au cours des mois et des années à venir, avertit le rapport.
Les tensions géopolitiques mondiales augmentent, alimentant l'incertitude. Le conflit en Ukraine a entraîné une forte hausse des prix des matières premières, de nouveaux goulots d'étranglement au niveau de l'offre, une volatilité accrue des marchés financiers et des risques de baisse dans le domaine économique, faisant planer le spectre de la stagflation. Le resserrement des conditions mondiales de financement face à la hausse de l'inflation exposera en outre davantage de pays au risque de surendettement, restreignant encore plus leur espace budgétaire et entravant leur croissance économique, selon le rapport.