Dernière mise à jour à 08h53 le 13/04
Les laboratoires biologiques en Ukraine dirigés par les Etats-Unis mènent depuis longtemps des recherches secrètes, posant une menace potentielle pour le peuple ukrainien et au-delà, a déclaré Vasily Prozorov, un ex-officier autoproclamé du Service de sécurité d'Ukraine (SSU).
Les propos de M. Prozorov sur les laboratoires en Ukraine ont été largement relayés par les médias russes, et les journalistes de Xinhua ont récemment réalisé une interview vidéo avec lui.
"Je suis très préoccupé par la possibilité d'une fuite de virus de ces laboratoires, ce qui serait catastrophique non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'Europe au moins", a indiqué M. Prozorov, suggérant que des experts internationaux devaient être envoyés en Ukraine pour vérification.
Xinhua n'a pas été en mesure de vérifier les affirmations de M. Prozorov.
LES SCIENTIFIQUES UKRAINIENS NE PEUVENT PAS ENTRER
M. Prozorov a déclaré qu'il avait travaillé pendant longtemps pour le SSU, et avait notamment travaillé au centre antiterroriste du SSU à Kiev de 2014 à 2018.
Au cours de son travail, il a eu accès à des documents relatifs aux laboratoires biologiques en Ukraine. "Je suis convaincu que les activités de ces laboratoires en Ukraine constituent des menaces potentielles pour le peuple ukrainien et pour les peuples d'autres pays", a-t-il affirmé.
Dans le cadre d'un accord de biosécurité conclu en 2005 entre le département américain de la Défense et le ministère ukrainien de la Santé, la partie américaine a modernisé certains laboratoires biologiques en Ukraine, avant de prendre le contrôle de leurs activités, a indiqué M. Prozorov.
"Un grand nombre d'échantillons d'agents pathogènes infectieux y sont conservés depuis l'époque soviétique. Les échantillons de maladies infectieuses collectés étaient évalués à deux milliards de dollars américains en 2010, et les échantillons les plus précieux ont été apportés aux Etats-Unis à partir de 2014", a-t-il déclaré.
"Les représentants de la communauté scientifique ukrainienne n'ont pas pu entrer dans les installations et n'ont pas pu s'assurer que des activités de recherche interdites n'y avaient pas lieu", a affirmé M. Prozorov.
Des documents connexes listaient les noms des responsables de projets. "Ces personnes ne sont pas des citoyens ukrainiens, mais des chercheurs américains, en particulier des médecins de l'université américaine de Louisville, de l'Institut de recherche médicale de l'armée américaine sur les maladies infectieuses et d'autres institutions médicales", a indiqué M. Prozorov.
DES RISQUES POUR LA POPULATION
Le peuple ukrainien ignore que des laboratoires américains sont installé dans le pays depuis si longtemps, a affirmé M. Prozorov, ajoutant que "les Ukrainiens ordinaires, qui vivent à côté de ces laboratoires, ne sont pas conscients des agents pathogènes dangereux comme la peste, le choléra et l'anthrax, qui sont étudiés près de chez eux".
Selon M. Prozorov, les programmes des laboratoires sont si vastes que seules des informations partielles sur leurs activités sont disponibles.
"Les informations dont nous disposons indiquent cependant clairement que des scientifiques militaires américains, des représentants du département américain de la Défense et des sous-traitants sont engagés dans la recherche sur les armes biologiques en Ukraine", a-t-il affirmé.
"Je pense que ces armes biologiques sont avant tout une arme offensive. De plus, les armes biologiques sont, bien sûr, des armes pouvant servir à commettre des actes de terrorisme", a-t-il déclaré.
APPELS A VERIFICATION
Fin mars 2019, M. Prozorov a tenu une conférence de presse à Moscou, où il a révélé des informations confidentielles sur l'Ukraine. Le même jour, le service de presse du SSU a indiqué dans les médias ukrainiens que M. Prozorov avait été licencié pour alcoolisme.
M. Prozorov affirme quant à lui qu'il a cessé de travailler au SSU en 2018, mais qu'il a toujours accès à ces documents via ses sources.
"Par exemple, j'ai réussi à entrer en contact avec des responsables du ministère de la Santé, qui m'ont fourni des documents pertinents sur cette question (...) J'ai confiance dans la fiabilité de ces documents et de ces sources, et je suis donc prêt à en témoigner devant le tribunal", a-t-il indiqué.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Unité 731 a été créée en Chine par l'armée impériale japonaise pour mener des recherches sur les armes biologiques et chimiques. Les recherches japonaises sur les armes biologiques ont entraîné la mort de nombreux prisonniers de guerre et civils chinois, victimes des expérimentations biologiques et virologiques des chercheurs japonais.
"Après la guerre, des officiers de l'Unité 731 ont été traduits en justice, mais les Etats-Unis les ont emmenés. Pour autant que je sache, selon certains documents déclassifiés, ils ont commencé une nouvelle carrière à Fort Detrick", où se trouve l'Institut de recherche médicale de l'armée américaine sur les maladies infectieuses, a-t-il indiqué.
M. Prozorov a déclaré que la communauté internationale devait exiger des Etats-Unis qu'ils fournissent des informations complètes sur les activités des laboratoires biologiques en Ukraine et dans les anciennes républiques soviétiques, et que des équipes d'experts internationaux devaient être envoyées sur place pour vérifier leurs activités.
"Cela ne peut pas se limiter à la réponse officielle des Etats-Unis. Une commission internationale avec des représentants étrangers doit être mise en place pour inspecter ces laboratoires. S'il s'avère que les Etats-Unis ont mené des recherches et développé de nouvelles armes biologiques, la communauté internationale doit imposer les sanctions les plus sévères à leur encontre, car cet acte est explicitement interdit par la Convention sur les armes biologiques", a-t-il souligné.