Dernière mise à jour à 08h46 le 28/06
L'Etat français a atteint "la cote d'alerte sur les finances publiques", a déclaré lundi Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur la chaîne d'info BFMTV.
À la fin du premier trimestre 2022, la dette publique de la France s'établit à 2.901,8 milliards d'euros, soit 114,5 % du PIB. Après la baisse du quatrième trimestre 2021 (-19,8 milliards d'euros), la forte augmentation de la dette publique ce trimestre (+88,8 milliards d'euros) alimente pour une large part la trésorerie des administrations publiques, principalement celles de l'État et des administrations de sécurité sociale, selon l'Institut national des statistiques et des études économiques (l'Insee).
Il est impératif de réduire l'endettement public et en même temps il faut protéger nos compatriotes qui sont les plus fragiles, "mais les protéger de manière responsable", a insisté le ministre de l'Économie.
"Tout n'(était) pas possible...Des dépenses de l'ordre de 20 à 25 milliards d'euros sur le carburant, comme le proposent certaines formations politiques, seront trop coûteuses", a-t-il ajouté.
"Les conditions de financement ont changé : nous pouvions emprunter à 0 % voire à des taux négatifs, alors qu'aujourd'hui nous empruntons à plus de 2 %", a expliqué Bruno Le Maire, ajoutant : "Une partie de la charge de la dette est indexée sur l'inflation . Quand l'inflation augmente, la charge de la dette augmente de plusieurs milliards d'euros."
Les conséquences de la guerre en Ukraine continuent de faire grimper les prix qui ont augmenté de 5,2% en mai sur un an, selon l'Insee. L'économie française devrait croître de 2,3 % en 2022, nettement révisés à la baisse par rapport aux 3,4 % anticipés mi-mars, selon la Banque de France.
Le pouvoir d'achat des Français est au centre de la bataille politique entre l'opposition et l'exécutif. Un projet de "loi exceptionnelle sur le pouvoir d'achat" proposé par le gouvernement du président Emmanuel Macron devrait être présenté le 6 juillet en conseil des ministres et débattu à partir du 18 juillet à l'Assemblée nationale, où le camp du président ne dispose plus de majorité absolue au lendemain des élections législatives du 19 juin.