Dernière mise à jour à 09h07 le 13/04
La fuite de documents classifiés du Pentagone révèle la politique de deux poids, deux mesures appliquée par les Etats-Unis qui espionnent d'autres pays, y compris leurs alliés, tout en accusant d'autres pays de surveillance des réseaux, a déclaré mercredi un expert croate.
"A de nombreux égards, l'Amérique pratique le 'deux poids, deux mesures' car elle accuse les autres de faire ce qu'elle fait elle même. Les deux poids, deux mesures sont visibles dans de nombreux domaines de la politique américaine aujourd'hui", a estimé Hrvoje Klasic, professeur à l'université de Zagreb, dans une interview accordée à Xinhua dans la capitale croate.
La fuite de documents classifiés des Etats-Unis montre que Washington tente de collecter des informations sur tout le monde, y compris ses alliés, "car il ne fait confiance à personne complètement", a noté M. Klasic, ajoutant que c'était aussi le cas avec l'Ukraine, puisque ces documents révèlent que les Etats-Unis ont espionné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Espionner tout le monde, y compris leurs alliés, n'est pas une nouveauté pour les Etats-Unis, et la fuite de documents militaires classifiés a certainement "donné une nouvelle image" du contexte de la crise en Ukraine, a observé M. Klasic.
En mai 2021, la chaîne nationale danoise DR News a rapporté que les services de renseignement de la défense danois avaient accordé à l'Agence de la sécurité nationale américaine (NSA) un accès ouvert à Internet pour espionner de hauts responsables politiques des pays voisins, y compris la chancelière allemande de l'époque, Angela Merkel.
Cette divulgation a quelque peu refroidi les relations entre les Etats-Unis et l'Europe, montrant que l'alliance transatlantique étaient exposée à de nombreux défis, a souligné M. Klasic.
La fuite de documents hautement classifiés qui a récemment fait la une de l'actualité sur Internet met en lumière des activités d'espionnage étendues menées par Washington sur ses alliés comme sur ses ennemis, et la dernière fuite des documents a soulevé des inquiétudes de pays amis des Etats-Unis concernés, tandis que d'autres alliés mènent également une évaluation des dommages pour déterminer si leurs propres sources et méthodes ont été compromises.
Plus tôt dans le mois, des reportages sur des lots de documents présumés des services de renseignement américains qui ont été téléchargés sur des plateformes de réseaux sociaux telles que Twitter ou Telegram ont fait les gros titres.
Selon des responsables américains, plusieurs de ces documents sont authentiques et auraient été produits entre la mi-février et le début du mois de mars. Ils contiennent de nombreuses données top-secrètes sur des pays amis des Etats-Unis, dont l'Ukraine, la République de Corée et Israël.