Dernière mise à jour à 09h01 le 20/07
Au cours des dernières semaines, le Texas a intensifié ses efforts pour empêcher les migrants d'entrer dans le pays par le biais de l'opération Lone Star. Les mesures les plus agressives ont été mises en place à Eagle Pass, où l'Etat a déployé plusieurs kilomètres de barbelés et construit un mur flottant au milieu du fleuve Rio Grande, selon le journal Houston Chronicle.
Un e-mail envoyé par un soldat du département de la Sécurité publique du Texas (DPS) décrit notamment les conditions à Eagle Pass comme "inhumaines".
Des migrants demandeurs d'asile attendent pour monter dans un bus à un poste de contrôle à Eagle Pass, au Texas, aux Etats-Unis, le 10 octobre 2022. (Xinhua/Nick Wagner)
Le soldat Nicholas Wingate affirme avoir fait part au début du mois de ses préoccupations à un supérieur, avec notamment l'histoire d'une femme enceinte ayant fait une fausse couche après s'être prise dans un barbelé, d'une fillette de quatre ans évanouie à cause de l'épuisement et de la chaleur après avoir tenté de traverser la frontière et avoir été repoussée par la Garde nationale du Texas, ou encore d'un adolescent qui s'est cassé la jambe en essayant de contourner les barbelés à la nage et a dû être porté par son père.
Les agents auraient également reçu l'ordre de refuser de l'eau aux migrants, qui voyagent pourtant par une chaleur pouvant dépasser les 37 °C, et de les repousser dans la rivière. Ces efforts ont dissuadé certains migrants, mais en ont également blessé - et peut-être tué - beaucoup d'autres, selon le soldat.
"La frontière américano-mexicaine devient une zone de plus en plus inhumaine, souvent mortelle, et une véritable honte nationale", a écrit mardi la journaliste new-yorkaise Jill Filipovic pour CNN, commentant les révélations du soldat.