Dernière mise à jour à 08h45 le 09/08
Le solde commercial de la France s'est amélioré de 5,2 milliards d'euros au 2e trimestre 2023, selon les chiffres publiés mardi par la douane française.
C'est la troisième hausse consécutive du solde commercial de la France depuis le 4e trimestre 2022 et une des plus importantes depuis au moins l'an 2000, bien que le solde commercial reste toujours dans le rouge avec un déficit de 24,6 milliards d'euros. Cette amélioration du solde commercial est essentiellement due à celle du solde des matériels de transport et de l'énergie. Le solde agricole s'inscrit en légère baisse mais demeure positif, selon les derniers chiffres douaniers.
Les exportations sont en hausse par rapport au trimestre précédent (+2,3%). Les exportations de matériels de transport ont dépassé ce trimestre leur niveau moyen de 2019, avant la crise sanitaire. Les exportations de produits de la construction aéronautique et spatiale, en forte hausse, sont les premières contributrices à la hausse des matériels de transport. Elles n'ont toutefois pas encore retrouvé leur niveau moyen de 2019.
Cette hausse des exportations est propre à la France comparée à ses principaux voisins européens dont les exportations reculent ce trimestre. Les Français ont pu ainsi regagner des parts de marché.
Les importations diminuent légèrement au 2e trimestre 2023 (-0,9 %). Leur baisse est uniquement due au net recul des importations d'énergie, dans le sillage de la diminution des prix énergétiques qui se poursuit. Bien qu'en baisse de près de moitié par rapport au point haut du 3e trimestre 2022, le niveau des approvisionnements énergétiques reste supérieur à celui observé entre 2000 et 2021.
LE PIB PROGRESSE SENSIBLEMENT AU DEUXIEME TRIMESTRE 2023
Au 2e trimestre 2023, le produit intérieur brut (PIB) a progressé sensiblement (+0,5 % en volume, après +0,1 % au trimestre précédent), selon les derniers chiffres publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) de France.
Les exportations ont rebondi durant cette période, ce qui a contribué à la croissance du PIB (+0,7 point après +0,5 point), a expliqué l'INSEE.
La production totale (biens et services) a augmenté à un rythme plus soutenu qu'au trimestre précédent (+0,8 % après +0,4 %). Cette accélération provient notamment du dynamisme de l'industrie manufacturière. La production s'est accélérée dans divers domaines, notamment les matériels de transport. La production d'énergie reste dynamique, en lien avec la poursuite de la réouverture du parc nucléaire. La production de services marchands s'est également accélée, portée notamment par la production de services aux entreprises, d'information et communication, et de services de transport.
LA FRANCE REDEVIENT LE LEADER EUROPEEN DES EXPORTATIONS D'ELECTRICITE
La France a exporté au premier semestre de cette année 17,6 milliards de kilowattheures d'électricité et est redevue ainsi leader dans les exportations d'électricité en Europe, selon un rapport publié récemment par la plate-forme EnAppSys du groupe Montel, spécialisée dans la collecte et l'analyse des données dans le domaine énergétique en Europe.
La France a dépassé ainsi la Suède pour devenir le plus grand exportateur net d'électricité en Europe, tandis que l'Allemagne est passée d'exportateur à importateur au cours du premier semestre de cette année, selon le rapport. En 2022, la France avait été pour la première fois depuis 40 ans, importatrice nette d'électricité, à cause notamment des problèmes techniques dans certaines de ses centrales nucléaires.
Jean-Paul Harreman, directeur d'EnAppSys BV, a expliqué que la cause de l'augmentation des exportations en France par rapport à l'année précédente était une disponibilité accrue des actifs nucléaires du pays. Bien que les disponibilités soient toujours inférieures de 10 à 15 % à la normale, l'augmentation de capacité de production entre 5 et 10 GW (un gigawatts, GW, équivaut à un million de kilowatts) par rapport à l'année dernière a permis de retourner le bilan énergétique français vers l'exportation.
Alors que la production moins chère est devenue disponible sur le marché français, elle a recommencé à exporter vers le Royaume-Uni. Le différentiel de prix garantissait que l'électricité moins chère circulait de la France vers le Royaume-Uni, a-t-il ajouté.