Dernière mise à jour à 08h45 le 26/10
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies a déclaré mercredi que la crise humanitaire à Gaza avait atteint une gravité sans précédent.
L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui est de loin le plus important fournisseur d'aide humanitaire à Gaza, a averti que l'agence serait contrainte de cesser toutes ses opérations d'ici mercredi soir à moins que le carburant ne soit autorisé à entrer immédiatement dans l'enclave.
Les hôpitaux ferment leurs portes faute de carburant, d'eau, de fournitures médicales et de personnel. Le carburant est sévèrement rationné pour un certain nombre d'installations critiques. Les générateurs de secours ne sont pas conçus pour un fonctionnement continu, et pourraient bientôt tomber en panne, a ajouté l'OCHA.
Le personnel de l'ONU a visité des hôpitaux mardi. Dans un hôpital, ils ont trouvé des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants blessés. Beaucoup étaient inconscients - allongés sur des lits, des civières ou à même le sol - avec des blessures ouvertes, et ne bénéficiaient que d'une assistance médicale limitée. Dans la cour, il y avait une tente remplie de dizaines de cadavres, dont des enfants. De nombreux morts y sont conservés, car les morgues sont pleines, précise le communiqué.
Les stocks alimentaires s'épuisent. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que l'approvisionnement actuel en nourriture essentielle est suffisant pour environ douze jours. Dans les magasins, les stocks disponibles ne devraient cependant durer que cinq jours, a indiqué l'OCHA.
La population en est réduite à recourir à l'eau des puits, qui est extrêmement riche en sel et présente des risques immédiats pour la santé. Les partenaires sanitaires ont également détecté des cas de varicelle, de gale et de diarrhée dus aux mauvaises conditions sanitaires et à la consommation d'eau provenant de sources insalubres, a-t-il fait remarquer.
Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza est désormais estimé à plus de 1,4 million, dont près de 590.000 sont hébergées dans des abris désignés par l'UNRWA. On estime que plus de 15 % des personnes déplacées sont handicapées, alors même que la plupart des refuges ne sont pas équipés pour répondre à leurs besoins, indique le rapport.
Les autorités locales signalent que plus de 40 % de toutes les habitations de la bande de Gaza ont été détruites ou endommagées, a ajouté l'OCHA.