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Selon un expert de haut niveau en gestion urbaine, le plus grand défi pour les villes chinoises est la gestion de l'afflux continu et massif des habitants venant des zones rurales.
« C'est un défi pour presque tous les pays, mais c'en est un grand pour des pays comme la Chine et l'Inde en raison de leurs immenses populations », a déclaré Alain Le Saux, Secrétaire général de l'Association Mondiale des Grandes Métropoles.
S'exprimant lors de la réunion du Conseil d'Administration, qui s'est tenu à Guangzhou du 14 au 17 novembre, il a dit que dans un contexte de crise financière mondiale, il est difficile pour ceux qui dirigent une ville d'allouer des fonds suffisants pour de nouveaux établissements de population, les transports, les possibilités d'emploi et autres ressources propres à satisfaire les besoins d'une population croissante.
Les villes chinoises utilisent le système d'enregistrement de résidence permanente des ménages –le fameux hukou- pour distribuer leurs ressources publiques, qui sont limitées.
Chen Jianhua, Maire de Guangzhou, a déclaré lors d'un séminaire organisé le 16 novembre, dans le cadre de la conférence sur l'innovation urbaine de Guangzhou de cette année, que les services publics les plus fondamentaux de sa ville sont réservés aux détenteurs du hukou.
Il a promis que la ville prendra des dispositions en matière de transports, d'éducation, de santé, d'eau et d'activités culturelles afin que les migrants puissent profiter des services publics et de la sécurité sociale de base.
Les Nations Unies prévoient que les citadins représenteront 60% de la population mondiale d'ici à 2030, ce qui constitue un défi pour toutes les métropoles si elles veulent assurer une répartition équitable de ressources limitées, disent les experts.
Diana Meirelles da Motta, Directrice de la gestion des projets pour Sao Paulo Metropolitan Planning Co au Brésil, a déclaré que les dirigeants de sa ville doivent bien évaluer le nombre des migrants et accroître leurs budgets pour les services publics afin d'offrir aux nouveaux arrivants des ressources suffisantes dans des domaines tels que le logement, les transports, l'éducation et les soins de santé.
« Les villes ne devraient pas repousser les migrants sous prétexte de ressources limitées », a-t-elle dit. « Pour un gouvernement, il n'est pas difficile d'investir, mais en Amérique latine, c'est souvent la bureaucratie qui retarde l'approbation de ces investissements ».
Alors que Sao Paulo accueille plus de migrants, Dakar, capitale du Sénégal, en revanche, aide les migrants à retourner dans leurs foyers ruraux avec des projets d'affaires prometteurs.
« Beaucoup de gens viennent en ville parce qu'ils ne peuvent pas trouver d'emploi dans les zones rurales », a déclaré Ousmane Sambe, Président du conseil régional de la ville, lors de la session plénière de l'association. « Donc, nous avons mis en place des pépinières d'entreprises pour aider les migrants à développer des projets d'entreprise réalisables avec lesquels ils peuvent mener une vie décente une fois de retour dans leur ville natale rurale ».
He Yanling, directeur de l'Institut de gouvernance et le développement urbains à l'Université Sun Yat-sen, a dit qu'elle ne pensait pas qu'il est réaliste pour les villes chinoises de continuer à déverser des investissements dans les services publics pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants.
« Ce sera un fardeau trop lourd sans l'aide financière du Gouvernement Central », a-t-elle déclaré au China Daily. « Il y a beaucoup plus de gens qui se déplacent des zones rurales vers les zones urbaines chaque année en Chine que dans de nombreux autres pays ».
Elle a dit préférer l'approche de Dakar, mais elle a quelques inquiétudes.
« Les gens se déplacent des zones rurales vers les villes, non seulement pour les opportunités d'emploi qu'elles offrent, mais aussi pour une meilleure éducation pour leurs enfants, de meilleurs soins médicaux et plus de choix pour les loisirs », a-t-elle dit. « Nous nous sommes concentrés sur le développement de quelques grandes villes. Nous avons besoin d'une répartition égale des ressources publiques entre les zones urbaines et rurales et entre les petites villes et les grandes villes ».
Toutefois, elle a souligné que le système du hukou est la cause fondamentale de l'inégalité en matière de services publics entre les résidents locaux et les migrants.
« La situation est qu'une personne peut accéder à de bons services publics dans une ville parce qu'il ou elle bénéficie du soutien d'un hukou urbain, et non pas parce qu'il ou elle est un citoyen qui travaille et vit dans la ville », a-t-elle dit.
« Les travailleurs migrants se sentent lésés s'ils travaillent et paient des impôts, mais sont incapables de profiter de services publics comme les titulaires de hukou urbains », a-t-elle souligné. « Cela peut causer de graves problèmes sociaux si les services publics sont disproportionnées par rapport aux contributions des individus ».
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