La pauvreté n'épargne personne mais frappe plus les femmes que les hommes, surtout lorsqu'elles sont seules avec des enfants et cumulent des emplois précaires. Parmi les 8,6 millions de personnes qui vivaient sous le seuil de pauvreté en France en 2010 (soit 964 euros par mois), 4,7 millions étaient des femmes, soit près de 55%, a révélé une étude intitulée "Femmes et précarité" publiée mardi par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), cité par la presse locale.
La situation des femmes seules vivant avec des enfants est la plus préoccupante, car leur nombre est en constante augmentation, s'alarme le CESE. Dans neuf cas sur dix, les familles monoparentales sont constituées de femmes, "pour lesquelles les contraintes liées à l'articulation vie professionnelle et vie familiale sont plus lourdes", affirme le rapport. Plus exposées au chômage que les autres, elles n'ont accès qu'à des emplois à temps partiel, facteur de précarité.
Les femmes sont surreprésentées dans des métiers peu qualifiés (comme les services aux particuliers, les agents d'entretien ou les employées du commerce). Et dans ces métiers, la proportion de celles qui travaillent à temps partiel est souvent supérieure à la moyenne : 30% des femmes, contre à peine 7% d'hommes. Au total, la probabilité d'occuper un poste d'employé ou d'ouvrier non qualifié est 2,1 fois plus forte pour une femme que pour un homme en 2010, alors que ce rapport n'était que de 1,8 au début des années 1980, relève le CESE.
Le taux de pauvreté des femmes seules a augmenté de 4 points entre 2001 et 2010, passant de 28% à 32%, alors qu'il s'est accru de moins d'un point pour l'ensemble de la population pendant la période. "Apporter un soutien social et professionnel aux mères isolées apparaît indispensable et doit constituer une priorité de l'action publique", préconise le rapport, plaidant notamment pour un accompagnement des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) ou l'accessibilité à un mode de garde adapté.