Le nombre de naissances en Grèce a baissé de 10 % depuis le début de la crise de la dette en 2009, selon des données publiées vendredi par le ministère grec de la Santé.
Les Grecs souffrent d'un contexte économique difficile fait d'austérité et de récession, et reportent leurs envies d'enfant à plus tard, quand leur situation financière sera meilleure, ou y renoncent purement et simplement.
Selon les données officielles publiées vendredi, le nombre de naissances dans le pays s'est élevé à 118 302 en 2008. Depuis, ce chiffre a reculé régulièrement, tombant à 100 980 naissances en 2012.
La Grèce enregistrait des taux de fertilité bas ces dernières années, même en période de prospérité avant la crise économique, du fait d'une évolution des valeurs au détriment du mariage et des enfants. Toutefois, cette nouvelle réduction est attribuée principalement aux conditions économiques négatives.
Les aides sociales à la maternité ont été rabaissées par les mesures de lutte contre la crise, tandis que les couples sont exposés à des baisses de salaires, des hausses d'impôts, du chômage et à l'incertitude, en conséquence de quoi les taux de natalité faibles se multiplient.
Les experts mettent en garde qu'un recul démographique pourrait entraîner un cercle vicieux et une aggravation des problèmes financiers à l'avenir, du fait du vieillissement de la population, ainsi que de la réduction de la main d'oeuvre et du nombre de contribuables actifs.
Le nombre d'enfants nécessaire pour maintenir une population stable, et par suite une économie saine, est estimé dans les pays développés aux alentours de 2,1 enfants par femme. Ce taux en Grèce est actuellement de 1,3 et continue de baisser.
Sans une économie forte pour compenser l'affaiblissement démographique et soutenir le système social, la Grèce est confrontée au spectre de crises similaires ou pires à l'avenir, si elle n'investit pas dans son dynamisme familial pour inverser la tendance, selon des scientifiques.