Xi Meng a confié qu'il avait reçu deux condamnations à mort, l'une venant de la Cour et l'autre de la maladie du VIH.
Le Chinois de 37 ans a été reconnu coupable d'homicide en 1998. Sept ans après sa condamnation, il a été diagnostiqué comme étant séropositif et et transféré à la prison de Jin Zhong prison, un centre pour les détenus atteints de maladies infectieuses.
«C'était difficile au début, comme si ma vie était plus courte que ma peine», a déclaré Xi, qui purge une peine de mort avec sursis, ce qui signifie qu'en 2005, il a été confronté à nouveau à dix ans de prison.
«C'était aussi difficile de voir d'autres prisonniers me regarder de haut», a-t-il dit.
Pourtant, depuis, les soins spécialisés qu'il a reçu au centre de Jin Zhong ont permis de le garder en vie.
La prison, est sous la juridiction de Beijing, mais se trouve dans la ville voisine de Tianjin, a été construit en 1998 pour garder les détenus atteints de tuberculose ou d'hépatite. Une aile pour ceux avec le VIH et le SIDA a été ajoutée en 2008.
«C'est endroit est différent par rapports aux autres prisons, a déclaré le directeur adjoint Cao Lihua. «Le traitement médical reste la priorité et l'objectif central de Jin Zhong».
La prison a également compris l'importance de la musique et de l'art dans le traitement de plus de 1 500 détenus.
Plus de 280 condamnés, dont 22 classés séropositifs, purgent leur peine dans un environnement où le traitement, à la fois médical et affectif, vient en premier.
«Si les prisonniers sont atteints d'une maladie infectieuse dans une autre prison, ils seront envoyés ici. S'ils sont guéris, ils retourneront dans leur premier lieu de détention», a expliqué Cao.
Les détenus peuvent accéder à des consultations avec des médecins de grands hôpitaux du centre-ville, et ceux dont l'état se détériore peuvent bénéficier d'un traitement dans les services spécialisés, a-t-il indiqué.
Xi sait que sa maladie est grave et , à sa libération, en mai , d'autres médicaments et traitements seront fournis par l'hôpital de Yo'An à Beijing.
«Je sais que ce sera un rude combat pour moi de trouver un emploi», a-t-il noté. «Il y a des préjugés sur la maladie, mais l'aide médicale m'a donné un grand confort».
Wu Zunyou, directeur du Centre national pour la lutte contre le sida et la prévention des maladies sexuellement transmissibles, a déclaré qu'une séparation des détenus malades était à l'étude dans d'autres provinces, comme le Yunnan et le Sichuan et la région autonome Zhuang du Guangxi.
«C'est la meilleure façon de fournir des services et des traitements professionnels, mais cela leur colle une étiquette».
He Jianzhu, atteint de syphilis, a été emprisonné pour avoir tué un homme en 2003. Il a raconté que sa santé était au plus mal en 2005 qu'il avait écrit des lettres d'adieu et avait même demandé l'euthanasie.
«Je voyais bien que les gens étaient choqués quand ils me regardaient» s'est-il rappelé . Cependant, les gardiens de prison ne l'ont pas abandonné, et il a été bien soigné.
Le professionnalisme et les soins de Shen Huan, le chef du service du traitement de la tuberculose, lui a sauvé la vie. Le médecin l'ayant assisté dans les moments les plus éprouvants.
«Personne n'a pris autant soin de moi, c'est grâce Shen si je suis encore là aujourd'hui» a reconnu He.
Shen, 34 ans, travaillait au départ dans la zone réservée aux détenus en bonne santé, mais en 2007 il a été envoyé à l' infirmerie.
«Juste une courte distance, mais c'était comme passer du paradis à l'enfer», a-t-il confié.
Le médecin a seulement annoncé à son épouse trois mois après ce changement de poste.
«Elle m'a prié de demander à être transféré et était bouleversée, se souvient Shen.
Li Fei, un agent des services correctionnels de la section du VIH et du sida, a déclaré que sa petite amie connaissait son travail, mais il a admis de ne parler à personne de sa profession, sauf à des amis proches.
«Je suis reconnaissant à mon amie pour sa compréhension. Il y a beaucoup de discrimination à l'extérieur».