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Joseph Estrada, maire de Manille, aux prises avec des problèmes d'écouteur lors d'une conférence de presse, mercredi à Hong Kong. Hong Kong et les Philippines sont parvenus à un consensus sur une ligne diplomatique suite à l'incident de détournement de bus mortel en 2010. [Photo Edmond Tang / China Daily] |
Le Gouvernement de Hong Kong a annulé les sanctions contre les Philippines mercredi après que les deux parties soient parvenues à un consensus sur une ligne diplomatique qui n'arrivait pas à avancer depuis que huit ressortissants de Hong Kong avaient été tués après le détournement d'un bus à Manille en 2010.
L'accord a été conclu entre les survivants, les membres de la famille des victimes et des responsables.
« Le Gouvernement philippin exprime ses regrets les plus tristes, sa profonde sympathie et ses condoléances les plus sincères pour la douleur et la souffrance des victimes et de leurs familles », a-t-on pu lire dans une déclaration conjointe des gouvernements de Hong Kong et des Philippines.
Cette déclaration intervient un jour après que le maire de Manille Joseph Estrada soit arrivé à Hong Kong pour y présenter des excuses aux familles des huit victimes et treize survivants.
La tentative de libération des otages du bus de tourisme s'était terminée tragiquement après que le véhicule ait été détourné par un ancien policier mécontent.
M. Estrada a rejeté l'idée selon laquelle que les « regrets tristes et la profonde sympathie » exprimés dans la déclaration ne constituaient pas de véritables excuses, faisant valoir que cette déclaration était « la même chose » que de dire désolé.
En réponse aux critiques sur le manque de contrition de Manille, il a souligné que la déclaration reflétait le point de vue de sa ville, du gouvernement national et du peuple des Philippines.
Le frère d'un guide touristique de Hong Kong tué dans l'incident, Tse Chi-kin, a déclaré que ce n'était pas la réponse idéale qu'il attendait, mais qu'il était temps que l'affaire se termine enfin après trois ans et huit mois.
Jose Almendras, secrétaire du Gouvernement philippin, a dit que des lettres d'excuses ont été envoyées par le chef de la police nationale des Philippines. S'il a fallu tant de temps pour parvenir à un consensus, c'est qu'ils avaient affaire à plusieurs parties lésées ayant différentes « attitudes et conventions ».
M. Almendras a souligné que le président philippin Benigno Aquino a joué « un rôle très important dans le maintien de la position philippine en état d'équilibre » et que le président lui avait dit que « la première chose que nous devons faire, c'est quelque chose pour les familles ».
M. Almendras n'a pas confirmé si les indemnisations étaient ou non de 20 millions de Dollars HK (2,57 millions de Dollars US) comme indiqué précédemment par les médias philippins, ajoutant qu'il préférait ne pas considérer ces paiements comme une compensation, mais plutôt comme « un acte d'unité ».
Leung Chun-ying, chef de l'exécutif de Hong Kong, a déclaré mardi aux médias après la rencontre avec M. Estrada : « Avec la résolution finale de l'incident, j'espère sincèrement que les défunts pourront reposer en paix et que les blessés et leurs familles puissent continuer avec courage et force. Je crois également que les relations entre les peuples de Hong Kong et des Philippines vont commencer un nouveau chapitre ».
M. Leung a annoncé que l'alerte « noire » pour les voyages à l'étranger contre les Philippines, mise en place depuis février dans le cadre d'un ensemble de sanctions, reviendra au statut « orange », le niveau d'alerte avant la prise d'otages, tandis que l'entrée sans visa pour les officiels philippins a été rétablie.
Il a dit que les deux parties ont travaillé sans relâche pendant six mois en vue d'un règlement, mais a ajouté qu'il y avait eu des « rebondissements ».