La police chinoise a publié des détails sur une série de soi-disant incidents de "protection des droits", dans lesquels des suspects ont illégalement organisé des manifestations et payé des manifestants, attisé les émotions du public et lancé des rumeurs sur Internet pour faire pression sur les décisions de tribunaux.
D'après un communiqué publié samedi par le ministère de la Sécurité publique, ce groupe de suspects est composé d'avocats, lesquels en sont les principaux organisateurs, de personnalités des médias sociaux et de pétitionnaires.
Ce groupe, dirigé par le Cabinet d'avocats Fengrui, est accusé d'avoir perturbé l'ordre public et d'avoir recherché des profits en engageant illégalement des manifestants et en influant sur des décisions judiciaires sous couvert de "défense de la justice et des intérêts publics".
Depuis juillet 2012, ce groupe a organisé plus de 40 incidents controversés et sérieusement perturbé l'ordre public.
L'une des affaires les plus célèbres est celle d'un incident au cours duquel un policier a fait usage de manière légitime de son arme à feu pour abattre un homme dans une gare de la province du Heilongjiang (nord-est). Le groupe avait qualifié cette affaire de conspiration.
Premièrement, le travail des avocats était de faire de cet incident un sujet social brûlant, selon Zhai Yanmin, l'un des principaux organisateurs du groupe.
Le 2 mai, le policier Li Lebin a abattu Xu Chunhe dans la Gare du district de Qing'an. M. Xu a attaqué le policier à plusieurs reprises, avant d'être finalement abattu malgré des avertissements répétés. Des avocats ont fait courir des rumeurs selon lesquelles M. Li avait "ouvert le feu sur Xu en suivant l'ordre d'un responsable, parce que M. Xu était un pétitionnaire".
Ensuite, des personnalités sur les médias sociaux et des pétitionnaires ont pris le relais. Wu Gan, un homme célèbre pour avoir "audacieusement" attisé des incidents controversés, a publié des messages sur un compte de média social, promettant d'offrir 100.000 yuans (16.106 dollars) pour toute vidéo ayant capturé "la vérité".
M. Zhai a ensuite payé des "pétitionnaires" pour crier des slogans, participer à des sit-in silencieux et brandir des pancartes en soutien aux avocats. Une suspecte du nom de Li a reconnu avoir été payée 600 yuans pour brandir une pancarte.
D'autres personnes étaient responsables de filmer ces "incidents de masse" et de poster les vidéos sur des sites Internet à l'étranger pour manipuler l'opinion publique.
En transformant des affaires ordinaires et des incidents controversés en sujets brûlants et politiques par la manipulation de l'opinion publique, les suspects ont chacun tiré les bénéfices escomptés.
Zhou Shifeng, directeur du Cabinet d'avocats Fengrui, a ainsi accru la popularité de son cabinet, et les avocats ont gagné davantage de commissions. Les célébrités d'Internet, telles que M. Wu, ont gagné de l'argent. Les pétitionnaires ont attiré davantage d'attention de la part de responsables de gouvernements locaux pour influer sur leurs propres affaires.