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En Chine, très peu de dépressifs consultent un médecin

le Quotidien du Peuple en ligne | 29.03.2016 15h56

En Chine, plus de 90 % des malades souffrant d'une dépression ne suivent aucun traitement et seulement 4 % d'entre eux consultent, selon une récente étude de Beijing News. Le taux de guérison peut atteindre 80 % et plus de 20 % des patients n'auront pas de rechute.

L'hôpital Anding de Beijing est connu pour ses thérapies contre la dépression. La médecine moderne a déjà élaboré un système efficace pour aborder cette maladie mentale. Mais la Chine doit faire face à l'ignorance des personnes qui fuient les médecins par peur et préjugé.

Une fois sortie, les patients doivent affronter un autre défi, celui de s'adapter à la vie quotidienne. Excepté l'intervention des médecins, il faut encore établir des alliances entre famille et communauté sociale pour construire une solidarité d'entraide. L'objectif étant d'éviter toute discrimination et de leur accorder une compréhension et affection.

Le cas de Liu Yue démontre cette nécessité de mise en communauté. Elle avait avalé plus de 100 somnifères par peur de devoir sortir de l'hôpital, tandis que la dose normale prescrite est de un cachet par jour.

Pour Wang Gang, vice-président et directeur du centre de traitement de dépression de l'Hôpital Anding, ceux qui ont eu recours à la médecine restent chanceux. Selon les dernières statistiques, le taux de traitement des dépressifs est de seulement 4%. «Comparés au 90% de patients ignorants, ils ont fait le premier pas pour une auto-guérison.»

Ils sont nombreux à avoir choisi la fuite face à la dépression. «Nous voulons bien sur les aider, mais nous ne pouvons pas imposer le traitement», a expliqué le docteur Ma Zhaoyang. Pour plusieurs raisons, certains patients quittent l'hôpital juste quelques jours après leur arrivée, d'autres font comme s'ils étaient guéris ou exagèrent leurs symptômes pour obliger leurs proches à les faire sortir.

Le traitement de la maladie mentale n'ayant pas de critères standards, l'expérience des spécialistes se révèle importante. Mais vu le coût élevé pour former un psychiatre, les médecins qualifiés sont limités en Chine. De plus les ressources hospitalières sont peu soutenues face à la demande croissante, et les frais de traitement dans les cliniques privés peuvent parfois dépasser les 1000 yuan (140 euros) par heure, ce qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. 

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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