Dernière mise à jour à 14h25 le 30/05
Un homme noir et une jeune femme chinoise flirtent, et alors qu'il se penche pour l'embrasser, elle lui met une capsule de détergent dans sa bouche et le pousse dans un lave-linge. |
Après la diffusion d'une publicité qui a provoqué l'indignation dans les médias sociaux, les experts juridiques ont appelé à davantage d'éducation et à une stricte application de la loi pour renforcer la conscience des gens envers la discrimination raciale.
La publicité en question, faite pour la marque de lessive chinoise Qiaobi, est devenue virale sur Internet en Chine et à l'étranger. On y voit un homme noir se transformer en un Chinois à la peau claire après avoir été lavé par la lessive dans une machine à laver. La jeune femme se trouve quant à elle sur la machine à l'intérieur de laquelle l'homme tourne jusqu'à ce qu'en sorte un jeune et beau Chinois vêtu d'un t-shirt blanc propre.
La société Leishang Cosmetics, dont le siège est à Shanghai et qui possède la marque, a cessé la diffusion de la publicité, qui a été montrée sur les médias sociaux et dans certains cinémas en Chine, et publié une déclaration sur son compte micro-blog samedi pour présenter des excuses à ceux qui se sont sentis offensés par ce film.
Sur la plateforme de micro-blogging chinoise Sina Weibo, le hashtag #controversy caused by laundry detergent# a attiré près de 3 millions de vues, avec de nombreux internautes laissant des commentaires critiques, comme l'un d'entre eux, Chujianbaoji, qui a dit : « Ici, la discrimination raciale ne pouvait pas être plus évidente. L'idée de laver une personne dans une machine à laver est imprudente ».
Li Jun, vice-président en charge de la marque Qiaobi, a de son côté déclaré dimanche : « L'idée créative de la publicité était d'ajouter un peu de drame comique en utilisant l'exagération artistique Il n'y avait aucune intention de discrimination raciale, et nous ne nous étions pas rendus compte au départ que cela pourrait amener des spectateurs à avoir une fausse impression. Mais nous allons prendre la responsabilité de tout inconfort potentiel causé par cette publicité et faisons nos excuses à ceux qui peuvent se sentir offensés ».
Liu Junhai, professeur de droit civil et commercial à l'Université Renmin de Chine, a pour sa part déclaré que cette publicité reflète le manque de sensibilisation du public sur les questions raciales en Chine : « Les marques chinoises devraient rester vigilantes du fait des médias sociaux à propagation rapide », a-t-il souligné, ajoutant que la sensibilité aux questions raciales chez les annonceurs et le public en Chine est pas aussi élevée que dans les pays occidentaux.
« Les autorités devraient renforcer la sensibilisation par l'éducation et la supervision du secteur de la publicité, de même qu'elles devraient réprimer la discrimination », a-t-il dit.
Selon la Loi chinoise sur la publicité, qui a été modifiée l'année dernière, tout contenu contenant ou impliquant des discriminations à caractère racial, religieux, sexuel ou national interdit dans les publicités, et est passible de sanctions.