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Le consumérisme laisse place progressivement au frugalisme en Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.08.2023 17h05

De plus en plus de jeunes Chinois se tournent vers un mode de vie frugal et peu coûteux afin de dépenser moins et d'épargner davantage.

Suivant une tendance adoptée par les jeunes d'autres pays, ils commencent à prendre conscience et à rejeter les pièges du consumérisme, estimant que la simplicité peut leur apporter bonheur et satisfaction, selon les experts.

La pression économique, la pression au travail, ainsi que l'évolution de la perception de la vie matérielle, font que de plus en plus de jeunes tournent le dos à l'extravagance et au gaspillage, ont ajouté les experts.

Le frugalisme se pratique de différentes manières. Certains jeunes achètent des produits en réduction et à bas prix, tandis que d'autres remplacent les marques connues par des marques plus rentables. Certains réfléchissent à deux fois avant d'acheter des produits non essentiels, tandis que d'autres affirment qu'ils économisent au maximum afin de pouvoir faire de plus gros achats.

He Jiazheng, étudiant de 22 ans à Shenzhen dans la province du Guangdong (sud de la Chine), a déclaré qu'il dépensait environ 10 yuans (1,38 dollar) par repas et pas plus de 100 yuans (13,77 dollars) par vêtement.

« Au collège, je n'achetais que des marques. Puis, je me suis rendu compte qu'un vêtement, que ce soit un vêtement de marque ou non, ne peut être porté qu'un ou deux ans. J'ai donc fini par penser qu'il n'était pas nécessaire d'acheter des vêtements de marque. Tant qu'un vêtement me va bien, c'est tout ce qui compte », a-t-il déclaré.

« En plus, la qualité des vêtements de marque n'est pas toujours aussi bonne que celle des vêtements ordinaires. »

Le jeune homme, étudiant en économie, a déclaré que sa quête de frugalisme découlait de l'idée d' « être le plus heureux possible en dépensant le moins possible ».

Il a ajouté : « Puisque les produits de luxe et les vêtements de marque ne me rendent pas plus heureux, pourquoi est-ce que je ne dépenserais pas moins d'argent pour être tout aussi heureux ? »

Luna Lu, doctorante de 23 ans à Beijing, a déclaré que ses habitudes frugales étaient influencées par sa situation financière. « J'aimerais avoir de meilleures choses, mais si je veux faire des activités intéressantes, je dois être économe », a-t-elle déclaré.

Par exemple, elle fait souvent les magasins pendant les vacances quand il y a des réductions. Elle achète aussi des articles avec une longue durée de vie.

« Je suis contente d'appliquer ces méthodes. Je dépense l'argent que j'économise pour ma vie sociale et dans des activités culturelles, comme aller au restaurant avec mes amis ou assister à des concerts », a-t-elle déclaré.

Elle a affirmé essayer d'éviter de payer la « taxe rose », c'est-à-dire que le prix est plus élevé pour service ou produit destiné aux femmes que ceux destinés aux hommes.

« Par exemple, j'utilise des rasoirs pour homme et j'achète des shorts et des pulls à capuche pour homme. Dès qu'il y a une touche de féminité dans un produit, son prix augmente automatiquement alors que la qualité n'est pas forcément meilleure. Les vêtements pour homme sont généralement moins chers que ceux pour femme, et parfois même de meilleure qualité », a déclaré Mme Lu.

Selon elle, le consumérisme est devenu un courant dominant de la société parce qu'il correspond à la nature humaine.

« Les gens veulent montrer leur valeur à travers les choses qu'ils achètent. C'est le moyen le plus facile d'être heureux. Je ne rejette pas complètement cette idée du bonheur, donc je ne rejette pas complètement la société de consommation. Je risque de tomber dans ce piège », a-t-elle déclaré.

Tang Weibo, un jeune de 25 ans qui a tendance à acheter en ligne plutôt que dans les points de vente, évite de faire des achats la nuit pour ne pas faire des achats impulsifs.

A Shanghai, le mode de vie simple de Coco Wu, 34 ans, employée dans le secteur des ressources humaines, consiste à trier, ranger et trouver de nombreuses utilisations pour un même objet.

Elle a commencé par organiser sa garde-robe. « En me débarrassant de tous les vêtements que j'avais, je me suis rendu compte à quel point j'achetais et je gaspillais inconsciemment. Cela m'a permis par la suite d'éviter de faire des achats fréquents », explique-t-elle.

« La dernière fois que j'ai acheté des vêtements, c'était il y a plus de 10 mois. Et pourtant, je n'ai pas l'impression de n'avoir rien à me mettre. J'ai économisé beaucoup d'argent et je n'ai pas acheté de vêtements inutiles. »

Elle utilise du savon solide pour laver son linge mais aussi comme désodorisant naturel dans les chambres et pour éliminer les odeurs dans les armoires à chaussures.

Depuis des milliers d'années, les Chinois considèrent le frugalisme comme une vertu et un bon style de vie. Confucius a un jour fait l'éloge de Yan Hui qui était toujours optimiste bien qu'il mangeât dans un panier en bambou, bût à l'aide d'une louche et vive dans une humble ruelle.

(Rédacteurs :实习生3, Yishuang Liu)
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