L'armée ougandaise a réfuté mardi les allégations d'un rapport de l'ONU selon lesquelles celle-ci aurait eu recours à des armes à sous-munitions dans la ville de Bor, dans le Soudan du Sud.
Le général Edward Katumba Wamala, chef des Forces de défense ougandaises, a indiqué aux journalistes présents sur place qu'en tant que signataire de la Convention sur les armes à sous-munitions, l'Ouganda avait interdit l'utilisation de telles armes à son armée, les Forces de défense du peuple ougandais.
Le général a annoncé que l'armée ougandaise était prête à coopérer avec la Commission d'enquête de l'Union africaine, qui enquête sur les crimes de guerre commis dans le conflit sud-soudanais.
"Ce n'est pas la première fois que nous coopérons avec la communauté internationale dans le cadre d'une enquête. Nous avons accompagné certains membres d'enquête pour déterminer si un massacre avait eu lieu à Bor. Nous n'avons rien à cacher", a martelé le général Katumba.
D'après un rapport de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud, des preuves de l'usage d'armes à sous-munitions auraient été découvertes à Bor, une ville contrôlée par l'armée ougandaise et les forces gouvernementales sud-soudanaises.
"Le Service de la lutte antimines des Nations Unies a trouvé des preuves tangibles de l'usage d'armes à sous-munitions à Malek, à environ 16 kilomètres au sud de Bor", indique le rapport daté du 8 mai.
Actionnables de diverses manières, les armes à sous-munitions explosent dans l'air puis libèrent chacune environ 150 sous-munitions sur une vaste étendue.
Leur usage est proscrit par la Convention sur les armes à sous-munitions car elles peuvent causer des dommages sans distinction sur une vaste étendue et laisser de nombreuses munitions n'ayant pas explosé sur le sol.
Environ 20% des sous-munitions n'explosent pas, présentant ainsi des risques des années après leur utilisation.
Si l'Ouganda est signataire de la Convention sur les armes à sous-munitions, le Soudan du Sud n'est en revanche pas partie à la Convention.