L'accélération du processus de ré vision du cadre légal de lutte contre la corruption devrait faire partie des priorités du plan du gouvernement burundais en 2014, a plaidé mercredi M. Patience Kubwumuremyi, président du conseil d' administration de l'ONG burundaise, Parole et Action pour le Ré veil des Consciences et Evolution des Mentalités (PARCEM).
M. Kubwumuremyi, qui lançait les travaux d'un atelier pour la mise en oeuvre de la Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de Lutte contre la Corruption (SNBLC) adoptée par le gouvernement burundais le 20 novembre 2011, a précisé que PARCEM et bien d' autres intervenants dans le domaine de lutte contre la corruption, constatent que certaines dispositions de la loi anticorruption bloquent la répression de la corruption au Burundi.
"Malgré la présence des lois, des institutions spécialisées pour lutter contre la corruption dont la police spéciale anticorruption, les discours politiques anti-corruption comme la "tolérance zéro" annoncée par le président de la république, la corruption augmente au lieu de diminuer au Burundi", a indiqué pour sa part dans un exposé M.Faustin Ndikumana, représentant lé gal et directeur exécutif de PARCEM.
PARCEM estime que le blocage se trouve au niveau des lois qui semblent être efficaces pour les uns et non fonctionnelles pour les autres, a affirmé M. Ndikumana, ajoutant qu'une telle situation fait que plusieurs infractions passibles de corruption restent impunies au Burundi.
Ainsi par exemple, a-t-il expliqué, la loi actuelle prévoit que des privilèges de juridiction aux mandataires politiques de l'Etat alors que la grande corruption est faite principalement par cette catégorie.
Une modification s'impose, a-t-il martelé, avant d'indiquer que les articles de la loi anti-corruption en rapport avec le blanchiment d'argent et l'enrichissement illicite par des mandataires publics, devraient également être revus.
Les deux phénomènes constituent une question préoccupante dans la mesure où la déclaration des biens est devenue une banalité ré duite au niveau du slogan, a-t-il estimé.
M. Ndikumana a souligné que même si un pas de géant a été franchi avec la mise en place de la SNBLC, les avancées au niveau de l'axe "lutte contre la corruption" sont encore très maigres, faute d'adoption parlementaire d'un cadre légal cohérent et efficace conforme aux normes internationales en matière de lutte contre la corruption.
PARCEM propose au gouvernement la mise en place d'une loi portant suppression de certains privilèges de juridiction en matiè re de répression de la corruption et les infractions connexes.