L'adoption d'innovations agricoles comme la diversification des cultures, l'agroforesterie et l'agriculture sans labour peut augmenter la production alimentaire tout en protégeant les écosystèmes essentiels, indique une étude du PNUE publiée mercredi à Nairobi.
Le PNUE et ses partenaires ont entrepris d'étudier les cas de l' Ouganda et de l'Inde pour étudier leur potentiel d'adaptation de ces techniques agricoles en vie de lutter contre les pénuries alimentaires et l'épuisement des écosystèmes.
"Le noyau nourriture-eau-énergie a gagné en reconnaissance au niveau international et nous avons besoin d'outils politiques et législatifs pour veiller à ce que cet équilibre soit placé en priorité à tous les niveaux", a déclaré Pushpam Kumar, le directeur de l'unité des services de l'écosystème au sein du PNUE.
La production alimentaire intensive liée à l'urbanisation dans toutes les régions du Sud, a eu un impact négatif sur des écosystèmes essentiels comme les points d'eau, forêts et océans.
L'étude "Capacity Building in national planning for food security" (développement des capacités dans la planification nationale de la sécurité alimentaire) examine les relations entre l'agriculture mécanisée et la santé des écosystèmes en Ouganda et en Inde.
Les décideurs politiques et experts sont d'accord sur le fait qu'une application intensive d'engrais et de pesticides, et une exploitation déréglementée des ressources en eau, ont aggravé la dégradation des écosystèmes.
"Pour réaliser l'objectif de la sécurité alimentaire, nous devons réduire le plus possible les dégâts environnementaux en adoptant des technologies qui favorisent une consommation durable de l'eau et de l'énergie", a déclaré M. Kumar.
L'Ouganda et l'État indien du Pendjab ont en commun d'avoir été aux prises avec des catastrophes environnementales liées à l'agriculture mécanisée.
Cette étude du PNUE a révélé que ces pays connaissaient une érosion des sols, une baisse de la qualité de l'eau et une dégradation des habitats naturels en raison des systèmes de production alimentaire intensifs.
De même, les pays confrontés à de fortes émissions de gaz carboniques sont associés à des déséquilibres écologiques.
"Les technologies de diversification des récoltes, d' agroforesterie et d'économie de l'eau pourraient corriger la dégradation de l'environnement tout en favorisant la production alimentaire", a déclaré M. Kumar.
Les enseignements tirés de l'Ouganda et de l'Inde pourraient être répercutés dans l'ensemble des pays du Sud pour favoriser une production alimentaire intelligente sur le plan écologique, a-t-il souligné.