Des incendies majeurs font rage depuis trois jours dans la capitale de la Libye alors que d'intenses échanges de tirs entravent le travail des pompiers.
Les incendies, qui ont éclaté dimanche après des bombardements entre milices rivales à l'aéroport international de Tripoli, se sont répandus jusqu'au dépôt de carburant de Bregal. Deux réservoirs de carburant ont pris feu, puis une partie de la ville a été incendiée lundi.
Un reporter de Xinhua a aperçu mardi, du toit d'un édifice situé près de l'aéroport, d'épaisses colonnes de fumée envahissant le centre de Tripoli.
La vie à Tripoli est paralysée depuis l'éclatement il y a deux semaines d'affrontements entre milices rivales.
Des pannes de courant sévissent jusqu'à six heures par jour, et les citoyens doivent faire la file pendant deux kilomètres pour mettre du carburant dans leurs voitures, compte tenu que la plupart des stations-service ont été fermées. Il n'y a pas de gaz pour cuisiner et il est impossible de retirer de l'argent, car les banques ont également été fermées.
Mardi, l'ancien vice-Premier ministre libyen Mustapha Abou Chagour a été enlevé à Tripoli par des hommes armés non identifiés, et aucune information sur ses déplacements n'est disponible depuis.
Pendant ce temps à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays, un avion de guerre menant une mission de bombardement contre des groupes islamistes armés s'est écrasé suite à une défaillance mécanique, a déclaré un officier militaire.
Les Etats-Unis, la Turquie, le Japon et le Canada ont déjà fermé leurs ambassades en Libye. La Chine, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont déjà exhorté leurs citoyens à quitter le pays.
Plusieurs craignaient que les conflits dans les villes majeures ne se transforment en guerre civile, une situation qui pourrait s'avérer plus sanglante que les agitations de 2011 ayant mené au renversement de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
L'ambassade de Chine a demandé aux entreprises chinoises d'évacuer le personnel chinois de Libye d'ici vendredi et les a aidées à trouver des modes d'évacuation.
Près de 800 ressortissants chinois ont quitté la Libye depuis mai. Il en reste encore environ 1.000 au pays.
Tandis que l'aéroport de Tripoli a été fermé après avoir été détruit, les autorités ont ouvert un aérodrome militaire situé dans l'est de la capitale pour usage civil. Cependant, les quelques vols qui s'y opèrent au quotidien ne répondent pas à la demande.
Les routes terrestres ne sont pas considérées sécuritaires, étant la cible de milices et de bandits.
La Libye est en proie à des enlèvements et des assassinats depuis la chute de Kadhafi. Les récents combats entre des groupes islamistes armés et des milices laïques ont fait au moins 97 morts, aggravant les conditions de sécurité à Tripoli.