Des défenseurs des droits de l'homme ougandais tentent actuellement de faire annuler la dure loi anti-gay du pays par une pétition déposée devant la Cour constitutionnelle. Signée par le président de l'Ouganda, Yoweri Museveni, en février dernier, la loi prévoit que les homosexuels puissent être emprisonnés à vie, interdit la promotion de l'homosexualité et oblige les Ougandais à dénoncer les homosexuels aux autorités.
Les militants affirment que la loi a été votée par le parlement sans le quorum de législateurs nécessaire. Les 10 requérants -dont les deux organisations de défense des droits de l'homme de l'Ouganda- affirment également que la loi viole le droit constitutionnel à la vie privée et à la dignité, ainsi que le droit de ne pas se voir infliger des discriminations et des traitements cruels, inhumains et dégradants.
Les juges ont ajourné les audiences jusqu'à vendredi, quand ils devraient se prononcer sur la question du quorum. Les avocats de l'Etat ougandais ont défendu la loi jeudi, lors de la deuxième journée d'audiences, demandant aux juges de rejeter la requête. « Il n'existe aucune preuve sur le quorum », a déclaré le procureur d’État Patricia Mutesa devant le tribunal de la capitale, Kampala.
Mais Frank Mugisha, militant des droits des homosexuels et l'un des requérants, a déclaré qu'il était optimiste, estimant que les juges devraient se prononcer en faveur de l'abolition de la loi. « Je pense que nous pourrions avoir un très bon jugement demain, et si nous obtenons ce jugement, alors ce sera fini -et nous pourrons faire la fête », a déclaré M. Mugisha, qui dirige le groupe des minorités sexuelles en Ouganda.