Les rebelles somaliens menacent toujours le Kenya et ce dernier doit élaborer de nouvelles stratégies afin de enrayer la radicalisation, indique un dernier rapport du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) basé à Bruxelles.
Selon ce rapport, la menace des tactiques du mouvement islamiste Al-Chebaab pour le Kenya réside dans sa capacité à utiliser les lignes de faille religieuses et ethniques existantes pour approfondir les clivages politiques sociaux du pays.
Les analystes de l'ICG invitent le Kenya à élaborer des stratégies qui vont au-delà des mesures de contre-terrorisme pour empêcher la radicalisation.
Le directeur de l'ICG chargé du projet africain, Cedric Barnes, a affirmé que les dirigeants politiques du Kenya doivent établir un plan d'action conjoint avec les leaders musulmans du pays pour contrer le recrutement d'extrémistes.
"Les 4,3 millions de musulmans du Kenya ont été historiquement marginalisés, notamment dans le nord-est et la région côtière", a indiqué M. Barnes, "si le gouvernement veut réduire le soutien populaire à Al-Chebaab, il doit fair eface à la discrimination institutionnelle et socio-économique ressentie par les musulmans kényans".
Le groupe de réflexion a averti qu'un an après les attaques terroristes de Westgate, les insurgés étaient devenus ancrés et actifs au Kenya.
Le Kenya a envoyé des troupes en Somalie en 2011 participer aux opérations contre Al-Chebaab qui contrôle une grande partie du sud et du centre de la Somalie. Depuis lors, le groupe islamiste et ses sympathisants ont mené de nombreuses attaques sur le territoire du Kenya.
Selon le directeur adjoint de l'ICG chargé du programme africain, EJ Hogendoorn, la raison de la radicalisation accrue au Kenya réside moins dans la faiblesse des institutions du pays que dans le manque de volonté des dirigeants politiques de mettre de côté les divisions partisanes".
"Les opérations antiterroristes perçues pour cibler les communautés entières ont exacerbé les sentiments de marginalisation et persécution, en particulier de la minorité musulmane, et alimenté directement la messagerie et le recrutement d'Al-Chebaab", indique le rapport de l'ICG.
L'ICG a aussi proposé au gouvernement kényan et aux services de sécurité d'identifier et d'isoler la menace spécifique d'Al- Chebaab et de ne pas confondre les actions des extrémistes avec les communautés spécifiques, notamment dans le nord-est et la région côtière.