Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a nommé mercredi l'ancien ministre de l'Intérieur Ahmed Gamal-Eddine en tant que conseiller pour les affaires de sécurité et d'antiterrorisme, et l'ancienne ministre de la coopération internationale Fayza Aboul-Naga en tant que conseillère à la sécurité nationale, a rapporté la télévision nationale égyptienne.
M. Gamal-Eddine avait été ministre de l'Intérieur du temps du président déchu Mohamed Morsi, pro-Frères musulmans, tandis que Mme Aboul-Naga avait été ministre de la coopération internationale sous Hosni Moubarak de 2001 à 2011 et avait gardé son poste dans les gouvernements intérimaires qui avaient suivi jusqu'à l'arrivée au pouvoir de M. Morsi en 2012.
M. Sissi n'avait pas de conseillers spéciaux depuis son élection à la présidence en juin, et la désignation de deux conseillers en sécurité intervient alors que le pays connaît une escalade des attaques terroristes antigouvernementales.
Fin octobre, un attentat avait eu lieu à un point de contrôle militaire clé dans la ville de Cheikh Zouweid, dans la province du Nord-Sinaï, faisant 30 morts et dix blessés parmi les soldats. L'Egypte avait alors annoncé un couvre-feu et l'état d'urgence pendant trois mois dans certaines parties du Nord-Sinaï.
Quelques jours plus tard, un attentat ciblant un véhicule militaire blindé avait fait sept blessés graves parmi les soldats égyptiens, certains devant subir des amputations.
Par ailleurs, les autorités égyptiennes ont évacué des centaines de maisons au Nord-Sinaï, situées dans une bande à 13 kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza, afin de créer une zone tampon dans le cadre de la "guerre antiterroriste" du pays.
L'Egyte est confrontée à une montée du terrorisme, les attaques contre les personnels et les locaux des forces de sécurité se multipliant depuis l'éviction de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi par l'armée en juillet 2013 et les opérations de répression contre ses partisans qui avaient mené à quelque 1 000 décès et des milliers d'arrestations dans le pays.
Les attaques, qui ont eu lieu principalement dans la péninsule du Sinaï, se sont étendues ces derniers temps à la zone de la capitale le Caire et à d'autres provinces dans le pays.
Selon des chiffres fournis par les autorités, au moins 500 membres des forces de sécurité ont été tués dans des attaques perpétrées par les activistes anti-gouvernement au cours de l'année passée. Ansar Beit al-Maqdess, un groupe s'inspirant d'Al-Qaïda, et Ajnad Misr, un autre groupe extrémiste, tous deux basés au Sinaï, ont revendiqué la plupart des attaques.