Dernière mise à jour à 08h45 le 22/02
Deux jours après qu'un juge américain eut ordonné à Apple d'aider le FBI à accéder au téléphone d'un tueur, l'entreprise multinationale américaine s'est déclarée "profondément engagé" à protéger les données des consommateurs.
Timothy Cook, chef de la direction d'Apple, a décrit l'ordre du juge Sheri Pym, de la Cour de district des Etats-Unis, en Californie centrale, comme "une mesure sans précédent" qui menace la sécurité des clients d'Apple.
"Les clients espèrent qu'Apple et d'autres entreprises de technologie font tout en leur pouvoir pour protéger leurs informations personnelles, et chez Apple, nous sommes profondément engagé à la sauvegarde de leurs données", a déclaré M. Cook dans un communiqué.
La décision du juge Pym fait suite à la demande par les procureurs fédéraux chargés de l'enquête sur la tuerie perpétrée par Syed Farook et sa femme Tashfeen Malik, le 2 décembre 2015 à San Bernardino, en Californie.
Le couple a abattu 14 personnes dans un centre de services sociaux, avant d'être tués par la police.
Les enquêteurs, qui ont déjà accès aux informations d'un appel téléphonique à partir d'un support de service mobile.
Mais, sans le mot de passe, ils sont incapables d'examiner un iPhone 5c utilisé par Syed Farook. C'est un téléphone de travail appartenant à San Bernardino County, où Farook travaillait au service de santé publique.
Pour les agents d'application de la loi des Etats-Unis, examiner les appareils électroniques des suspects, y compris les ordinateurs et les smartphones personnels et les messages de réseaux sociaux, en particulier dans les cas liés au terrorisme, devient de plus en plus une procédure standard.
Le juge Pym a ordonné à Apple, le fabricant de l'iPhone, de fournir un logiciel spécialisé conçu pour contourner une fonctionnalité de sécurité, pour que le FBI puisse accéder au téléphone de Farook.
Dans sa réponse, M. Cook a dit que "le gouvernement américain nous a demandé quelque chose que nous n'avons pas tout simplement, et quelque chose que nous considérons trop dangereux pour créer. "
"Ils nous ont demandé de construire une porte dérobée à iPhone. Dans les mauvaises mains, ce logiciel - qui n'existe pas aujourd'hui - aurait le potentiel de déverrouiller toute iPhone en possession physique de quelqu'un".
Dans un effort apparent de mobiliser l'opinion publique, il a averti que "compromettre la sécurité de nos renseignements personnels peut finalement mettre notre sécurité personnelle en péril".
Un porte-parole de la Maison Blanche a tenté de minimiser le différend et a déclaré mercredi que la demande du gouvernement concerne un seul appareil.
M. Cook s soutenu qu'une fois créée, la technique pourrait être utilisée sur tous les appareils.
"Dans le monde physique, ce serait l'équivalence d'une clé passe-partout, capable d'ouvrir des centaines de millions de serrures", a-t-il averti.