Qui est le plus susceptible d'utiliser des produits chimiques toxiques en Syrie ?谁最有可能在叙利亚施放化学毒剂？

Récemment, avec le renforcement des combats, de plus en plus féroces, entre les forces gouvernementales et les groupes armés d'opposition autour de la capitale, Damas, les rumeurs faisant état d'une possible utilisation d'armes chimiques par les autorités syriennes ont refait surface. Les sources extérieures citées par les médias étrangers ne sont, en fait, que quelques responsables américains anonymes. Selon eux, l'armée syrienne s'apprêterait à remplir des bombes de gaz sarin, pour les larguer par avion. Vendredi, le porte-parole adjoint du Département d'Etat américain, Alexander Downer, a encore averti la Syrie de ne pas franchir la ligne rouge. Les Etats-Unis semblent avoir décidé que seul le régime syrien actuel pourrait à utiliser des armes chimiques pour lutter contre les attaques de l'opposition armée.

Cependant, le Ministère des Affaires Etrangères syrien, dans une lettre adressée au Conseil de Sécurité de l'ONU et au Secrétaire général Ban Ki-moon, a clairement indiqué que, même si des armes chimiques existent, le régime syrien ne les utilisera certainement pas. La garantie de non-utilisation d'armes chimiques par le Gouvernement syrien semble sincère. Parce que l'utilisation d'armes chimiques, un outil de massacre massif et inhumain, risque à la fois susceptible de nuire aux soldats comme aux civils. Et en ce cas, quelle légitimité aurait le régime syrien pour parler au nom de son peuple ?

p>Peut-on pour autant dire que ces armes ne risquent pas d'apparaître sur le champ de bataille en Syrie ? On ne peut pas en être sûr non plus. Ce qui est le plus à craindre, c'est qu'elles tombent entre les mains de terroristes. Mais à force de crier au loup, le loup peut vraiment arriver. Selon le Ministère des Affaires étrangères syrien, une usine de produits chimiques fabricant de la soude caustique et de l'acide chlorhydrique gazeux du nom de SYSACCO, située à l'est d'Alep, a été capturée par un groupe de djihadistes du nom de Jabhat al-Nosra (« Front du soutien »). Le Gouvernement syrien estime que c'est un groupe de terroristes, et il est très inquiet d'une éventuelle utilisation d'armes chimiques fabriquées avec ces produits chimiques sur le champ de bataille.

Quel type d'organisation est exactement donc ce Front de soutien ? Manifestement, il s'agit là d'un groupe d'extrémistes islamiques qui profite de la situation de guerre civile en Syrie pour monter en puissance. Bien qu'il se dise aux côtés de l'opposition armée pour lutter contre les forces gouvernementales syriennes, il agit en fait au nom de ses propres intérêts. Selon les médias étrangers, cette organisation regroupe environ 9% des partis d'opposition de la Syrie, elle compte des milliers de membres armés, et elle recrute de plus en plus de soldats et de djihadistes étrangers. C'est cette organisation qui a été responsable en mai d'une attaque à la voiture piégée dans un quartier de Damas, qui avait fait 55 morts et 372 blessés. Elle a également été à l'origine, en octobre de cette année, d'une autre attaque à la voiture piégée contre un bâtiment de l'agence de renseignement de l'armée de l'air syrienne Sahara Batista (Harasta), tuant des dizaines de personnes. Sachant cela, qu'est-ce qu'une telle organisation n'oserait pas faire ?

p>Le Département d'Etat américain a également repéré ce groupe d'individus, qu'elle associe à Al-Qaida ; elle se méfie donc d'eux, et a essayé de les affaiblir. Il n'y a pas longtemps, le principal groupe d'opposition en Syrie -le Conseil national syrien- s'est joint à 14 petits groupes d'opposition pour créer l'Union nationale de l'opposition et des forces révolutionnaires syriennes. Le Front du Soutien n'en fait pas partie. Récemment, l'opposition armée en Syrie a établi en Turquie un Conseil Militaire Suprême, dont le Front du Soutien ne fait pas non plus partie. Pourquoi ? Pour dire clairement les choses, la mise en place de ces institutions communes exclut le Front du Soutien et d'autres groupes extrémistes islamiques. Dans l'avenir, quel que soit le type d'assistance que pourra offrir l'Occident, ils n'auront pas leur place. Les Etats-Unis ont également envoyé un signal, annonçant que cette organisation sera bientôt qualifiée d'«organisation terroriste».

Ainsi, quant à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, les Etats-Unis doivent particulièrement faire attention aux activités des organisations terroristes dans ce pays. Les puissances occidentales pensent que les jours du régime de Bachar el-Assad sont apparemment comptés, et donc ils intensifient leurs efforts pour soutenir l'opposition en Syrie. Avertir les autorités syriennes de ne pas utiliser d'armes chimiques ne fait en réalité qu'encourager l'opposition et constitue un prétexte tout trouvé pour justifier une intervention militaire dans les affaires intérieures de la Syrie. Cependant, les puissances occidentales ne doivent pas seulement être obnubilées par les armes chimiques du régime de Bachar el-Assad, et se détourner de ce qui peut être plus dangereux encore.