Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a réagi jeudi soir à la décision du Procureur général de le mettre en accusation pour fraude et abus de confiance, en déclarant qu'il n'était pas disposé à démissionner.
« Selon mes avocats, je ne suis pas obligé de démissionner. Toutefois, je prendrai la décision finale sur ce sujet avec eux », a déclaré M. Lieberman lors d'un rassemblement de jeunes partisans du parti Israel Beitenou (Israël est notre maison) à Tel Aviv.
M. Lieberman a dénoncé les autorités judiciaires de l'État hébreu, qu'il accuse de le persécuter depuis longtemps.
« Depuis que je suis venu en Israël en 1978, il n'y a pas eu une journée au cours de laquelle je n'aie pas été la cible d'un interrogatoire ou d'une surveillance des renseignements », a déclaré à la foule M. Lieberman. « Depuis 1996, lorsque je suis devenu directeur général du bureau du Premier ministre, j'ai fait l'objet d'une investigation constante ».
Concernant les faits qui lui sont reprochés, dans lesquels il aurait assuré la promotion de l'ex-ambassadeur en Biélorussie Zeev Ben-Arye, en échange d'informations confidentielles que lui aurait fourni ce dernier sur l'enquête à son sujet en Biélorussie, M. Lieberman les a qualifiées de « insensées ».
Cet incident était une « erreur ponctuelle », et une destinée ne devrait pas être déterminée par ce genre de choses, a- t-il dit.
« S'il le faut, je paierai le prix avec fierté. Une fois la décision prise j'ai demandé à mes avocats de lever mon immunité. Je veux être jugé aussi vite que possible », a dit M. Lieberman.
Concernant les élections du 22 janvier qui approchent, il a déclaré que « nous sommes au plus fort d'une période électorale et évidemment le public s'intéresse à cette décision », ajoutant « nous devons remporter les élections ».
Il a également ajouté que la décision finale serait prise en consultation avec ses avocats et en considérant l'intérêt des électeurs, dont 400 000 ont voté pour le parti de M. Lieberman en 2009.
Plus tôt jeudi soir, le Procureur général Yehouda Weinstein a décidé à l'issue d'une enquête de 12 ans de l'inculper pour abus de confiance, tout en classant les dossiers l'impliquant pour blanchiment d'argent, corruption et fraude, entre autres.
En particulier, M. Lieberman est soupçonné d'avoir reçu des millions de dollars de la part d'hommes d'affaires privés, par le biais de compagnies fictives, entre 2001 et 2008, alors qu'il exerçait des responsabilités publiques. M. Weinstein a expliqué que les preuves n'étaient pas suffisantes et assez décisives pour l'emporter devant une cour pénale, le principal obstacle à une mise en accusation dans cette affaire étant l'absence de témoins.