« J'ai remarqué, grâce à la brochure de votre présentation, que vous avez un sentiment spécial pour le Sénégal, et une de vos chansons importantes a été enregistrée à Dakar, d'où vient ce sentiment ? »
J'aime beaucoup les gens, et j'ai des amis musiciens là-bas. On peut peut-être préciser comme ça, dans le reggae, l'Afrique est considérée comme la terre mère de l'humanité, on l'appelle mama africa. Quand je vais là-bas, je me sens loin de notre matérialisme, plus proche de la nature.
« Quelles chansons avez vous choisies pour la tournée en Chine ? »
Je viens de sortir un nouvel album en févier, il y aura plusieurs morceaux de ce nouvel album et aussi celles d'autres albums.
« Comment arrivez-vous à maintenir l'équilibre entre votre création et des besoins du marché ? »
Déjà, le reggae n'est pas une musique commerciale, il n'est pas dans les grands médias, la télévision. Si je voulais aller dans le sens du marché, je ferais autre chose que du reggae. Si je fais du reggae, c'est parce que j'aime sa force. Je pense qu'il peut entrer dans les grands médias, et qu'il peut être écouté par beaucoup de gens, mais pour le moment, ce n'est pas le cas. Au fond, le marché est secondaire.
« Avez-vous connu des difficultés ? »
Eh oui… C'est dur de vivre de sa musique en Suisse. Il y a eu des années très difficiles, mais ça vous forge. Mais maintenant, c'est mon métier, c'est un plaisir de faire ça.
J'ai été informaticien pendant quelques années dans une multinationale. Mais j'ai tout quitté par besoin de liberté. Maintenant, j'ai ma récompense, parce que je me sens heureux et libre d'avoir fait ce choix, et chanceux aussi.
«Avez-vous un message à transmettre aux spectateurs chinois ? »
Je suis un défenseur de la liberté, mais elle peut être dangereuse quand elle n'est pas correctement comprise ni maîtrisée. Je n'ai pas envie de dire aux jeunes, « soyez libre » tout simplement sans comprendre ce que ça veut dire « libre ». Pour moi, la liberté, c'est d'être soi-même, d'être indépendant. Le parcours de recherche de soi-même est long. Parfois, c'est plus facile d'être dans un troupeau. Quand tu as fait le choix de quiter le troupeau, il faut assumer d'être indépendant, et être solide. Je souhaite à tout le monde de faire cette démarche, mais je ne veux pas encourager les jeunes à sortir du troupeau, s'ils n'ont pas compris ce que c'est vraiment de sortir du troupeau.