Junior Tshaka, artiste suisse, jeune et innovant, présente sa musique avec trois autres groupes musicaux en tournée en Chine du 6 au 23 mars. A cette occasion, nous l'avons rencontré et l'avons écouté parler de son travail, un reggae militant.
« Quelle est votre impression sur la Chine depuis votre arrivée? »
Junior Tshaka : Moi, je voyage beaucoup et je fais toujours attention aux clichés pour ne pas juger un pays avant de ne pas l'avoir vu. J'attends pour rencontrer les gens et sentir les choses. Ce que je sais, c'est que c'est un très grand pays et que son peuple est très très nombreux. C'est important pour nous d'avoir une connexion avec des Chinois, on est très déconnecté historiquement, puisqu'on est plutôt orientés vers l'occident, les Etats-Unis. Je respecte beaucoup le côté travailleur, le côté discipliné. Sinon, je veux vraiment rencontrer les gens pour parler et échanger le plus possible.
« Vous avez déjà écouté de la musique chinoise ? »
Junior Tshaka : J'ai entendu de la musique traditionnelle chinoise dans des restaurants chinois. Je l'ai trouvée très relaxante et calme. Je n'en connais pas beaucoup, mais j'espère pouvoir la découvrir.
« Pouvez-vous nous présenter la musique que vous faites ? »
Junior Tshaka : Je suis passionné par le reggae qui a changé ma vie. Et en plus, j'ai une culture de chansons françaises, donc ma musique c'est le résultat de ma passion pour le reggae et de ma culture de chansons françaises. C'est un besoin pour moi de m'exprimer. J'ai écrit les paroles directement depuis le cœur, ce que je ressens. Ce sera acoustique dans des instruments, dans des percussions, des guitares et des claviers, ce sera un voyage, je parle de l'homme, de certains conflits, de certaines choses intimes.
« A la conférence de presse de Mars en folie 2013, nous avons eu l'occasion d'écouter votre musique caractérisée par le reggae, quelle est l'origine de votre passion pour le reggae ? »
Ma passion pour le reggae est venue d'une cassette de Bob Marley, je l'ai achetée très petit. Sa légèreté et le bien-être provenant de cette musique m'ont beaucoup inspiré : un peu comme des caresses, quelque chose de très doux. Et aussi les paroles sont assez fortes. Souvent, ce sont des gens qui n'ont pas de moyens d'expression dans la vie, donc ils utilisent la musique pour s'exprimer, on sent une force dans la parole et la douceur dans la musique. Pour moi, la musique a besoin d'être douce. On dit que dans le reggae, ce qui est bien, c'est qu'il nous touche sans nous faire mal : elle nous frappe mais sans violence. Ça, c'est la force du reggae.
Bob Marley a fait connaître le reggae au monde entier, pour tous les fans du reggae comme moi, il est le roi du reggae, comme Michael Jackson est l'icône de la pop. Il avait une force presque mystique, et ses paroles étaient intenses. Il parle aux jeunes qui sont dans une recherche de liberté -une liberté positive- pas faire n'importe quoi, mais se sentir libre, c'est quelque chose de très important dans la musique de Bob Marley.
Il y a quand même une différence entre le reggae de Bob Marley et le mien. Le reggae de Bob Marley est très proche du rythm'blues américain, le mien est plus moderne, car j'utilise les instruments plus modernes, par exemple l'ordinateur, le clavier, et aussi je chante en français, donc c'est très différent.