Protégez-vous
La situation des nombreux smogs du mois de janvier a conduit à des discussions anxieuses chez les habitants de Beijing qui se sont rués vers l’achat de protection tels que les purificateurs d'air et les masques contre la pollution atmosphérique. Toutes les grandes marques ont été vendues rapidement, et beaucoup sont encore en rupture de stock en raison d’une forte demande.
Dans le même temps, le terme "toux de Beijing" a fait le buzz sur les médias sociaux en janvier, en se référant à la toux sèche et la gorge irritée subis par des étrangers à leur arrivée à Beijing.
Richard Saint-Cyr, un médecin de la Beijing United Family Hospital, a indiqué au Global Times que la plupart des médecins de l'hôpital, en particulier dans la salle d'urgence, n'avaient pas remarqués une augmentation extraordinaire des problèmes respiratoires.
"Mais j'ai vu de nombreuses personnes venir pour des problèmes d'asthme ou de toux graves. J'ai eu des discussions avec quelques patients, à la fois locaux et étrangers qui envisageaient de quitter Beijing en raison de la pollution», a-t-il indiqué.
Sean Dugdale, un étudiant américain, bénéficiant d’un programme d’ échange avec l'Université de Beijing, a confié qu'il espérait travailler à Beijing après ses études, mais avait renoncé à cette idée en raison de la pollution.
Lorsque le smog a frappé la ville, la famille de Dugdale s'est inquiété et lui a envoyé un e-mail avec des photos montrant la place Tiananmen recouverte d’une brume épaisse. Il a maintenant décidé de retourner aux États-Unis après la fin de son programme d'échange d'un an.
Au cours des quatre ou cinq derniers mois, Max Price a remarqué des cas où certains étrangers, principalement dans des sociétés américaines, demandaient des "primes de risque" lors de la négociation d'un contrat avec les employeurs pour continuer de travailler à Beijing.
L’argent du danger, a-t-il expliqué, est un bonus supplémentaire, une demande lorsque des employés sont confrontés à des risques de sécurité dans le pays d'emploi. Traditionnellement, il est associé à des pays comme l'Angola et le Nigeria, où les risques de sécurité sont élevés, et revient à peu près à 10% du package du salaire annuel.
«Je pense que beaucoup de jeunes gens sont prêts à échanger la pollution contre des opportunités d’emplois qui sont proposées à Beijing, en particulier compte tenu de la situation de l'économie dans de nombreux pays occidentaux actuellement», a déclaré Ashley Howlett, un partenaire à Beijing du cabinet global law firm Jones Day.
En indiquant qu’il y a encore beaucoup d'étrangers qui veulent trouver un emploi dans la capitale, mais c’est de plus en plus difficile pour les entreprises multinationales de vendre Beijing comme un endroit idéal lors de l'embauche. L'épouse et les enfants d’A. Howlett sont retournés en Nouvelle-Zélande, son pays d'origine, il y a quatre ans, en rasion de la qualité de l’air de la capitale chinoise, qui avait un effet néfaste sur son fils de 11 ans asthmatique.
Matt Hope, un artiste britannique a voulu trouvé une solution à la pollution de l'air avec son «vélo pour respirer», un système de filtration d'air à pédale qui fournit de l'air pur au cycliste lorsqu’il se déplace.
« La plupart de mes amis sont venus juste venus passer un petit moment ici, et certains ont dû quitter la Chine compte tenu de la santé de leurs familles. Pour moi, je ressens encore beaucoup de choses intéressantes en Chine pour la pratique de mon art», a-t-il dit au Global Times .
«Je pense que Beijing s’est battue pour attirer les gens avant que la pollution devienne un grave sujet d’actualité.
« Avec son climat rude et son ciel terne, la ville ne fait pas une bonne toile de fond pour des cartes postales, mais ce qui reste du vieux Beijing a encore de nombreux fans», a estimé Matt Hope.
Des mesures positives
Le gouvernement de la municipalité de Beijing a promis de redoubler d'efforts pour lutter contre la pollution de l'air, y compris un «pacte de l'air pur» qui vise à réduire la concentration des polluants majeur en moyenne de 2% d'ici la fin de l’année.
Les experts ont également appelé à davantage de coopération internationale pour mieux contrôler la pollution, à la fois au niveau officiel et via les réseaux entre les organisations environnementales.
Jack Marzulli, chercheur à la Natural Resources Defense Council (NRDC) China, a déclaré au Global Times qu'il rentrera aux Etats-Unis à la fin de son poste d'un an.
«La pollution est certainement l'une des raisons pour lesquelles je n’envisage pas sérieusement de séjourner sur du long terme à Beijing», a noté Marzulli. «Ironiquement, c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles j'ai déménagé ici en premier lieu».
Après avoir visité Beijing dans le passé, l’Américain voulait contribuer aux efforts de la lutte contre la pollution dans la capitale et plus particulièrement demander un poste au bureau du NRDC de Beijing.
«La pollution de l'air me rappelle constamment à quel point notre travail est important», a-t-il martelé.
En expliquant, qu’il y avait encore un gros travail à effectuer pour améliorer la qualité de l'air à Beijing et dans le reste de la Chine, mais que les organisations environnementales font beaucoup de progrès et la sensibilisation du public à la pollution atmosphérique et d'autres questions environnementales augmente de manière significative.
La Chine n’a pas ménagé ses efforts dans l'amélioration de la qualité de l'air et de lutte contre la pollution et le Japon est heureux d'offrir son assistance au gouvernement, les entreprises et les ONG, a déclaré Okazaki Yuta, premier secrétaire de la section économique (Environnement) à l'ambassade du Japon en Chine.
En tenant à ajouter : «Je tiens à exprimer ma profonde sympathie aux résidents qui ont souffert des lourds smogs au début de l’année. En tant que père de deux enfants, je suis navré de voir les enfants chinois tombés malades à cause de la pollution de l'air».
Vivant à Beijing avec sa femme et ses deux fils, la famille a appris à dépendre de son purificateur d'air.
«Le Japon a également connu une sérieuse pollution atmosphérique par le passé, et je ne veux pas voir plus de tort causé par la pollution», a-t-il dit.
«Je tiens à continuer de travailler à Beijing, en espérant que nos expériences, les leçons et les technologies pourront aider la Chine à trouver une solution».