La « toux de Pékin » est un terme utilisé par les étrangers pour désigner les symptômes qu'ils éprouvent lors qu'ils arrivent à Beijing, la capitale chinoise. Ces symptômes sont caractérisés par des toux sèches et des démangeaisons à la gorge. Début janvier 2013, la « toux de Pékin » a été ajoutée dans un guide de tourisme comme nom propre.
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Un genre de maladie ?
Selon Wang Jinglan, médecin au Beijing Union Medical College Hospital, la « toux de Pékin » est la réponse de contraction de la gorge quand celle-ci est soumise à des stimulations. Ses principaux symptômes sont la toux, une oppression thoracique, de l'asthme, etc.
Zhang Xiaochuan, professeur à la faculté de la santé publique de l'Université de Pékin, a indiqué que les symptômes de la toux de Pékin peuvent varier en fonction de la « tolérance humaine » : à cause de la différence du système immunitaire, des personnes peuvent avoir des maladies telles que la toux et la diarrhée, lorsqu'elles se trouvent dans un nouvel environnement ou un climat différent.
La pollution atmosphérique en est-elle la seule cause ?
Liu Changning, directeur de l'Institut des maladies respiratoires de l'hôpital général de l'Armée populaire de Libération, a fait remarquer que la pollution de l'air et le temps sec sont les deux causes de la toux.
« La pollution atmosphérique est sans aucun doute l'une des causes de la toux de Pékin, a déclaré Song Guojun, directeur de l'Institut des études de politique et planification de l'environnement à l'Université Renmin. La densité des particules PM 2.5 étant trop élevée à Beijing, la respiration sur le long terme d'un air pollué nuit au système respiratoire et à d'autres organes.
Toutefois, Peng Yingdeng, expert de l'environnement, a expliqué que la toux de Pékin pouvait être également causée par le climat caractéristique de la capitale. Beijing a un climat de mousson tempéré. Avec de faibles précipitations, il fait plus sec à Beijing que dans d'autres villes, chinoises comme étrangères. De 1961 à 1990, les précipitations moyennes à Beijing au cours du mois de décembre ont été de 2,3 mm, alors qu'à Shanghai et à Guangzhou, les chiffres sont respectivement de 34,7 mm et de 23,5 mm. A l'étranger, le même chiffre peut atteindre 86,9 mm à New York, 79 mm à Londres et 39,6 à Tokyo.
De plus, à Beijing, l'hiver et le printemps sont les deux saisons durant lesquelles le chauffage collectif est en service. La consommation importante de charbon génère un grand nombre de polluants atmosphériques comme le dioxyde de soufre. La pénurie de pluie aggrave la situation, faisant que cette période se caractérise par sa mauvaise qualité de l'air.
Il ne s'agit pas d'une « spécialité » de Beijing
La toux de Pékin est un phénomène commun en Chine comme à l'étranger. Londres, qui a été appelé la « capitale du brouillard », a connu « le grand smog » en 1952. Du vendredi 5 au mardi 9 décembre 1952, quatre mille personnes sont mortes prématurément du fait du smog. Après avoir dispersé le brouillard, les Anglais se sont lancés dans la lutte contre la pollution de l'air pendant plus d'un demi-siècle. En outre, l'Allemagne et le Japon ont eu respectivement besoin d'une trentaine et d'une vingtaine d'années pour résoudre les problèmes de pollution atmosphérique.