Le Conseil de sécurité des Nations Unies a vigoureusement condamné samedi la recrudescence des attaques perpétrées par le mouvement rebelle M23, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), exigeant leur cessation immédiate.
Le Conseil de sécurité a également annoncé le renforcement prochain des sanctions à l'encontre du leadership de ce mouvement rebelle.
Dans une déclaration faite à la presse en fin de journée, le président du Conseil pour le mois de novembre et représentant permanent de l'Inde auprès des Nations Unies, Hardeep Singh Puri, a également exigé, au nom des 14 autres membres du Conseil, que cessent la progression du M23 en direction de Goma, la capitale du Nord-Kivu, ainsi que le soutien extérieur et la fournitures d'équipements dont ce groupe bénéficie.
Profondément préoccupés par la détérioration de la situation humanitaire dans la région, les membres du Conseil condamnent la poursuite des violations du droit humanitaire international.
Par ailleurs, ils annoncent leur intention d'appliquer des sanctions supplémentaires ciblées contre les dirigeants du M23 et tous ceux qui violent le régime actuel des sanctions.
A ce titre, les Etats Membres sont appelés à faire de toute urgence des suggestions au Comité 1533, qui liste individus et entités visés par ce régime et définit son champ d'application.
Attaque de la MONUSCO contre le M23
Le Conseil de sécurité a salué les mesures vigoureuses prises par la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), qui a déployé samedi des hélicoptères de combat contre les troupes du M23 entre Kibumba et Kibati.
"Des hélicoptères de la MONUSCO a bombardé ce matin (samedi) des positions du M23 dans la ville de Kibumba," a indiqué Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu.
D'après lui, l'armée rd-congolaise s'est retirée de Kibumba, située à 30 km au nord de Goma, après une attaque lancée par des milliers de Rwandais qui, selon lui, seraient partisans des rebelles du M23.
"Les combats ont été très violents entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 appuyés par l'armée rwandaise," a-t-il dit, "les forces rwandaises ont bombardé nos positions à Kibumba depuis tôt samedi matin et environ 3.500 soldats ont traversé la frontière pour nous attaquer."
Cependant, le Rwanda a démenti toute implication dans le conflit dans l'est de la RDC. De son côté, le Conseil de sécurité, réuni d'ugence samedi, n'a pas mentionné le pays, en raison du manque de "preuves solides" pour soutenir une telle allégation.
Samedi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a donné un coup de fil au président rwandais Paul Kagame "pour demander qu'il utilise son influence sur le M23 afin que la situation revienne à la normale et que le M23 arrête ses attaques", a fait savoir Hervé Ladsous, chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
L'ONU s'inquiète des conséquences humanitaires
Le Mouvement du 23 mars (M23) a été formé en mars dernier par d'anciens soldats des forces régulières congolaises qui se sont mutinés et sont actuellement dirigés par le colonel Sulutani Makenga.
Depuis le début de la semaine, plus de 260 civils, dont 83 enfants, ont été tués, dans le renouvellement de combats entre les forces gouvernementales rd-congolaises et les rebelles du M23, ont fait part l'ONU.
Par ailleurs, quelque 4.000 personnes déplacées se sont installées dans un camp d'accueil qui abrite déjà entre 60.000 et 80.000 personnes, d'autant plus que le camp, situé à seulement 5 km des positions des rebelles du M23, n'est plus considéré comme un endroit en sécurité.
"Les conséquences humanitaires de ces combats sont dévastatrices," a indiqué M. Ladsous.