Le président français François Hollande, actuellement en visite en Algérie, a déclaré mercredi qu'il n'est pas venu en Algérie pour "faire repentance ou excuse" à l'ancienne colonie française, mais plutôt pour ouvrir "un nouvel âge" entre les deux pays.
"Je ne viens pas ici - ce n'est, ni ce qui m'est demandé, ni ce que je veux faire - faire repentance ou excuses. Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'histoire", a fait savoir le président Hollande lors d' une conférence de presse.
"Je suis pas là pour ouvrir les placards mais construire une nouvelle maison", a-t-il noté.
M. Hollande a plaidé pour que "toute la vérité" soit établie sur l'histoire de la colonisation.
"J'ai toujours été clair sur cette question : la vérité sur le passé, la colonisation, la guerre avec ses drames, ses tragédies et ses mémoires" doit être établie", a-t-il souligné.
"Mais en même temps, volonté de faire que le passé ne nous empêche pas au contraire de faire le travail pour l'avenir. Le passé doit dès lors qu'il est reconnu nous permettre d'aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin pour préparer l'avenir", a-t-il fait remarquer.
Il a interprété son voyage comme étant non seulement "un aboutissement", mais aussi "le temps d'un nouvel âge que je veux engager entre la France et l'Algérie 50 ans après".
"Nous sommes pour un partenariat stratégique d'égal à égal avec l'Algérie pour entrer dans une nouvelle ère", a-t-il poursuivi.
L'ère coloniale de la France en Algérie (1830-1962) demeure toujours un obstacle à la normalisation des relations entre les deux nations. Les Algériens attendent de Paris de reconnaître et s'excuser pour les crimes commis par les forces coloniales. Cette demande est largement maintenue par les anciens combattants, militants des droits de l'Homme et des formations politiques en Algérie.
Accompagné d'une délégation composée de 200 personnes, dont neuf ministres, des parlementaires et des hommes d' affaires, le président français a entamé mercredi une visite de deux jours en Algérie à l'invitation de son homologue algérien Bouteflika. Il s'agit du premier voyage du président Hollande en terre maghrébine depuis son investiture à l'Elysée en mai dernier.