Le président français François Hollande est attendu mercredi à Alger dans le cadre d'une visite officielle, durant laquelle il devrait essayer de panser la plaie du passé pendant les 132 ans de domination coloniale française en Algérie (1830-1962). Voilà un rappel sur les rancunes historiques entre les deux pays.
- Le 8 mai 1945, les forces coloniales françaises ont mené une répression sanglante contre les manifestants algériens ayant pris la rue, notamment dans les régions de l'est de Sétif, Guelma et Kherrata, pour réclamer l'indépendance promise par la France à la veille de la fin de la Guerre mondiale II. La France avait promis d'assurer l'indépendance aux Algériens, si ceux-ci rejoignaient ses forces pour lutter contre les nazis. Finalement, les Algériens se sont battus comme auxiliaires avec les forces alliées, et ont contribué à gagner la guerre. Les autorités françaises de l'époque ont fixé le nombre de tués à 1 165. Le gouvernement algérien a avancé le nombre de 45 000 morts. Suivant les historiens, le nombre varie de 8 000 à 30 000 victimes. Il y aura parmi les Européens plus d'une centaine de morts.
- Du 1er novembre 1954 (date de déclenchement de la guerre d'Algérie) au 19 mars 1962 (cessez-le-feu) : sept ans et demi de lutte armée ont fait un million et demi de morts selon l'Etat algérien, tandis que la France a révélé que la guerre a coûté la vie à 28 500 soldats français, 30 000 à 90 000 harkis (Algériens musulmans loyalistes qui ont servi comme auxiliaires dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie), et 4 000 et 6 000 civils européens.
- Le 17 octobre 1961, les Algériens installés en France ont pris la rue à Paris pour afficher leur soutien à la guerre révolution dans leur pays d'origine, un mouvement qui a été réprimé dans le sang après l'intervention de la police parisienne. De nombreux manifestants ont été abattus et jetés à la Seine. Les historiens s'accordent aujourd'hui que le Septembre-Octobre 1961 répression a coûté la vie à entre 120 et 345 personnes.
- Les essais nucléaires français dans les années soixante. La France a mené une série d'essais nucléaires en Algérie entre 1960 et 1965. Le premier test a eu lieu le 13 février 1960 à la localité de Reggan dans le sud-ouest de l'Algérie. Environ quatorze essais d'armes nucléaires ont été menées dans le désert de l'Algérie. Un rapport publié en 2007 par le ministère français de la Défense affirme que 17 bombes ont été testés et des centaines de soldats français et environ 30 000 civils algériens ont été exposés à radiation. De nos jours, les personnes touchées par le cancer à Reggan ont réclamé une indemnisation auprès des autorités françaises.