Les assises nationales sur la corruption au Burkina Faso se sont ouvertes mercredi à Ouagadougou sous la présidence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, avec pour objectif de renforcer davantage la bonne gouvernance au pays des hommes intègres.
Durant 72 heures, la centaine de participants issus des différentes couches socioprofessionnelles vont réfléchir sur la thématique "Lutte contre la corruption au Burkina : quelles actions fortes et contraintes pour des avancées décisives".
Le contrôleur d'Etat, Henri Bruno Bessin a indiqué que le Premier ministre avait souhaité l'organisation de ces assises nationales avant la fin de l'année 2012, ce qui dénote de l'intérêt de l'exécutif dans la lutte contre la corruption.
"La corruption est une réalité au Burkina en témoigne les rapports des différentes structures publiques et de la société civile", a souligné M. Bessin, déplorant que ces conséquences sont multiples et multiformes.
Le contrôleur général d'Etat a dit qu'il faut donc agir pour la tenue de ces assises dont les propositions allant du renforcement de la lutte contre le fléau seront sans nul doute admises par les populations.
Selon un rapport de Transparency international de 2011, le Burkina occupe la 83e place sur 191 dans le monde. C'est pourquoi, M. Tiao a dit qu'il est plus urgent que le point de mire de la société burkinabé soit la lutte contre la corruption.
Parmi les mesures diligentes dans la lutte contre la corruption au Burkina, Luc Adolphe Tiao a insisté sur l'indépendance et l'efficacité de la justice au Burkina.
Le Premier ministre a, en outre, souhaité l'instruction dans les meilleurs délais des dossiers de crimes économiques et la mise en place d'un pool judiciaire spécialisé dans le traitement de la délinquance financière.
Soulignant que la lutte contre la corruption doit reposer sur 4 piliers essentiels, M. Tiao a dit qu'il faut disposer de textes législatifs et réglementaires pour prévenir et réprimer la corruption. "Ces textes devront être plus contraignants en matière de bonne gouvernance et d'éthique sociale", a-t-il fait remarquer.
Selon Luc Adolphe Tiao, il faut ensuite renforcer l'indépendance les capacités de gestion et de contrôle qui doivent être à même d'exécuter efficacement les missions.
Il faut par ailleurs une justice compétente, efficace, indépendante et la doter de moyens conséquents pour pouvoir instruire dans les délais raisonnables les dossiers de crimes économiques.
Dans ce sens, M. Tiao a invité le ministre en charge de la justice à mettre rapidement en place un pool judiciaire spécialisé en matière de crimes économiques et financiers.
Enfin, selon M. Tiao, la lutte contre la corruption doit reposer sur la sensibilisation et l'éducation.