Le président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN), un parti de la majorité présidentielle, Cyriaque Gonda a condamné mercredi au cours d'un point de presse, les attaques des dissidents des groupes armés de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) dans le nord-est qui mettent la paix, la stabilité et la sérénité de la population à rude épreuve, depuis plus d'une semaine.
« En tant qu'ancien ministre d'Etat en charge du processus de paix, en tant que président du PNCN, j'exprime ici notre condamnation la plus ferme. Nous condamnons avec vigueur cette menée meurtrière des fils du pays contre leur propre pays avec comme alliés, des étrangers du Soudan ou d'une partie des autres pays. Nous pensons que la paix, le dialogue réclamés ne peuvent pas s'obtenir au bout du canon », dit-il.
Cyriaque Gonda, ancien ministre d'Etat qui avait représenté le gouvernement centrafricain dans les négociations avec les groupes rebelles et la signature des signature des différents accords, a dit avoir été « peiné de voir une fois encore l'image sinistre » des événements de 2006-2007, avec l'entrée de l'UFDR. Il réfute l'argument de la coalition des groupes rebelles selon lequel les termes de l'Accord global de paix de Libreville n'auraient pas été respectés par le gouvernement.
« En ma qualité de négociateur et signataire de l'Accord global de Libreville, de négociateur et signataire du document cadre du désarmement, d'organisateur du Dialogue politique inclusif (2008) et responsable du processus de paix à l'époque, je me porte à faux par rapport à la justification de M. Djotodja et ses alliés avec lesquels j'ai eu à négocier personnellement au Benin. Je me porte à faux quant à cette justification qui consiste à dire que l'Accord global de paix de Libreville a été violé », indique M. Gonda.
Il a expliqué que l'accord global de paix de Libreville comportaient cinq rubriques, à savoir « l'amnistie a été donnée, le retour des combattants et des personnes en exil a été réalisé, l'implication des cadres des mouvements rebelles et autres dans la gestion de la chose publique a été faite, le désarmement a été entamé depuis 2009 et enfin des élections inclusives ont été organisées incluant des rebelles, ce qui est une innovation dans le monde entier ; où des hommes qui concourent à la prise du pouvoir par les armes ont été impliqués dans le processus de prise de pouvoir par les urnes ».
Pour lui, tout ce qui reste non accompli dans le l'a mise en oeuvre de l'Accord global de paix de Libreville est l'accomplissement du programme de désarmement dans le nord-est concernant l'UFDR et autres. D'après le président du PNCN, dans tout accord, si une des parties constate que certains aspects ne sont pas appliqués, l'idéal est de s'asseoir et de trouver des solutions adéquates. « La solution de violenter la population, de mettre la population dans la brousse, d'attaquer les autorités administratives, d'attaquer les forces armées centrafricaines n'est pas une solution de sincérité », a-t-il estimé.
De ce fait, il demande aux assaillants de se retirer des villes occupées et laisser les populations venir vaquer à leurs occupations. Qu'ils repartent dans leurs positions initiales, qu'ils renouent avec le dialogue ; car on ne peut pas réclamer le dialogue et continuer de prendre des villes et semer la désolation dans les populations.
Interpellé sur la question du renfort de l'armée tchadienne, Cyriaque Gonda a répondu que cet appel est "obligatoire". « Aujourd'hui la déstabilisation de la République centrafricaine concerne aussi bien le Tchad, le Cameroun et les autres pays frontaliers. Le fait de faire venir les troupes tchadiennes pour appuyer les forces armées centrafricaines n'est que normal dans le cadre des accords et dans le cadre de la fraternité. »
Le nord-est et le centre de la République centrafricaine sont depuis plus d'une semaine en proie à des attaques d'une coalition de groupe rebelle. Au total six importantes ville de cette partie du pays sont déjà sous occupation rebelle.