Un groupe armé baptisé alliance de la Convention des Patriotes du Salut et du Kodro (CPSK) , qui affirme regrouper des "déçus" de deux groupes rebelles, à savoir la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement ( UFDR), a revendiqué lundi les attaques perpétrées depuis une semaine dans le nord-est de la République centrafricaine.
En dehors des villes de Ndélé, Sam-Ouandjia et Ouadda (nord-est) qui sont sous le contrôle des rebelles depuis le 10 décembre, celui qui dit être le président de cette alliance, nommée Noureldine Adam, revendique aussi les attaques des villes de Damara et de Sibut (sortie nord de Bangui) du 17 septembre, de même que celle de la ville de Kabo (nord) le 27 novembre, et qui avaient coûté la mort à neufs militaires centrafricains.
Dans leur communiqué de presse, la CPSK formule dix préoccupations qui doivent servir de base pour une négociation avec le gouvernement. Il s'agit entre autres du « respect de l'Accord de Birao entre le gouvernement et l'UFDR, la mise en oeuvre concertée des recommandations et conclusions du Dialogue Politique Inclusif (DPI de 2008) ».
Ce groupe rebelle exige aussi la mise en place d'une commission d'enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les circonstances de la disparition du colonel Charles Massi, ancien ministre d'Etat et président fondateur de la CPJP, et de Hassan Ousmane, une autre personnalité d'un groupe rebelle également porté disparu depuis 2009. Une enquête sur la mort accidentelle de Maître Goungaye Wanfiyo Nganatoua, un président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme, est également exigée.
Noureldine Adam justifie ces attaques, dans le communiqué, en disant que le président centrafricain, François Bozizé, a trouvé comme stratégie d'écarter les vrais fondateurs de l'opposition armée, pour ne traiter qu'avec « des interlocuteurs malléables pour les convaincre à signer des accords, selon sa volonté ».
Cette revendication intervient au moment où une quatrième ville de la partie nord-est du pays, la ville de Bamingui situé à 120 kilomètres de Ndélé est tombée sous le contrôle des rebelles. Depuis le lundi 10 décembre, ces hommes multiplient des assauts.
Dans les régions contrôlées par les rebelles, la situation humanitaire semble se dégrader. Des personnes fuient pour trouver refuge dans des régions plus calme, tandis des cas de diarrhée sont signalés par Médecins sans frontières.