"Nous voulons recommencer le processus de vote à la première étape du référendum sur la constitution car les violations et contrefaçons qui ont été commises ne peuvent conduire à de vrais résultats", a déclaré lundi Hussein Abdel Ghani, porte-parole de l'opposition égyptienne, le Front du salut national, à Xinhua.
La première phase du référendum du projet de constitution de l'Egypte s'est achevée samedi soir à 23h00 heure locale (2100 GMT).
Le référendum historique devait se dérouler en deux étapes, selon un décret républicain publié mercredi par le président Mohamed Morsi, et la deuxième étape le 22 décembre.
M. Ghani a déclaré que plus de 700 plaintes avaient été déposées au Comité des élections et que 500 autres proclamations avaient été remises à l'administration des poursuites contre le référendum.
"Maintenant, nous discutons avec des experts de la loi constitutionnelle sur la légalité de la première étape dans ce contexte de violations exorbitantes", a-t-il indiqué, ajoutant que des groupes du Front allaient porter plainte contre les résultats de la première étape, car ils doutaient de l'identité de certains juges ayant supervisé le référendum.
"Nous voulons un processus électoral basé sur les principes de transparences afin d'exprimer la vraie majorité", a-t-il ajouté.
Les résultats non officiels de la première étape du référendum sur la constitution égyptienne montrent que 56,5 % des électeurs avaient dit "oui" à la constitution, a rapporté dimanche le journal officiel en ligne al-Ahram.
Dans un communiqué publié plus tard dimanche, le Front du salut national mené par des hommes politiques libéraux et de gauche, dont l'ancien diplomate Mohamed ElBaradei, et les anciens candidats à la présidence, Amr Moussa et Hamdeen Sabahy, appelait tous les Egyptiens à se réunir sur la place Tahrir et sur les autres places mardi, pour protester contre les infractions observées lors de la première phase du référendum.
"Avec ces manifestations, nous voulons que nos voix atteignent le Comité des élections et le président", a-t-il expliqué.
M. Ghani a également déclaré que le Front demandait au Comité des élections de dévoiler les résultats des plaintes déposées contre la première étape.
"Nous voulons savoir si le comité des élections a enquêté sur les plaintes, et nous voulons qu'il nous garantisse qu'il fournira assez de juges pour superviser les bureaux de vote", a poursuivi M. Ghani.
Indiquant que le Front ne reconnaît aucun résultat hormis ceux publiés par le Comité des élections, M. Ghani a déclaré que les indices préliminaires ont révélé que la constitution n'était pas acceptée par la majorité, même si ceux qui avaient dit "Oui" étaient supérieurs en nombre à ceux qui avaient dit "Non".
M. Ghani est revenu sur les propos des forces islamistes qui revendiquent qu'accepter la constitution conduirait à la stabilité. Pour lui, l'accepter ne peut mener à la stabilité car elle ne reflète qu'un groupe spécifique, et non l'ensemble des Egyptiens.
Concernant les projets du Front si ses demandes ne sont pas respectées, M. Ghani a déclaré que le Front augmentera le rythme des manifestations.