Le président français François Hollande, actuellement en visite en Algérie, a reconnu jeudi les souffrances que la France coloniale a fait subir au peuple algérien durant 132 ans d'occupation.
"Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, il y a les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata qui demeurent profondément ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens", a-t-il reconnu devant les membres des deux Chambres du Parlement algérien et ce au deuxième jour de sa visite d'Etat dans ce pays d'Afrique du Nord.
Le chef de l'Etat français a ajouté que la vérité doit être dite sur la Guerre d'Algérie. "Nous avons du respect pour les mémoires, toutes les mémoires. Connaître et établir les vérités est nécessaire. La vérité répare", a-t-il annoncé.
La veille, M. Hollande a déclaré dans une conférence de presse qu'il n'est pas venu en Algérie pour "faire repentance ou excuse" à l'ancienne colonie française, mais plutôt pour ouvrir "un nouvel âge" entre les deux pays.
"Je ne viens pas ici - ce n'est, ni ce qui m'est demandé, ni ce que je veux faire - faire repentance ou excuse. Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'Histoire (...) Il s'agit d'un voyage attendu, espéré, redouté et il était nécessaire non comme un aboutissement, mais comme un temps d'un nouvel âge que je veux engager 50 ans après", a fait savoir le président Hollande lors d'une conférence de presse mercredi.
Accompagné par une délégation composée de 200 personnes, dont neuf ministres, des parlementaires, des hommes d'affaires et des hommes de culture, le président français a entamé mercredi une visite de deux jours en Algérie à l'invitation de son homologue Bouteflika. Il s'agit du premier voyage du président Hollande en terre maghrébine depuis son investiture à l'Elysée en mai dernier.